Dimanche dernier, un faux barrage a été dressé vers 22 heures par un groupe d'hommes encagoulés et armés de kalachnikovs sur la route longeant la forêt de Bouhlalou, à quelques encablures d'Aghribs. Revenant d'Azazga à bord de son véhicule, un entrepreneur de la région, S. H. originaire du village Imekhlaf, et son cousin qui l'accompagnait, S. O. (32 ans), ont été surpris de se retrouver nez à nez avec des hommes armés qui, visiblement, les attendaient là. Tentant de s'enfuir pour échapper au traquenard, l'entrepreneur, un quinquagénaire, a été grièvement blessé par balle, tandis que son jeune cousin a été enlevé par les assaillants malgré sa tentative de leur résister. Le véhicule sera retrouvé le lendemain matin (lundi) près du village El-Kahra, à mi-chemin entre Tamda et Fréha. Les citoyens d'Imekhlaf, d'Aghribs et des localités et villages voisins, ainsi que ceux des communes environnantes, informés aussitôt par des usagers de ce tronçon de route, ont bravé le danger et se sont dirigés immédiatement à bord de plusieurs véhicules sur les lieux pour transporter la victime vers l'hôpital d'Azazga (distant du lieu du rapt d'une dizaine de km). Après avoir subi une intervention chirurgicale, les jours de la victime ne sont pas en danger, nous a-t-on indiqué au village Imekhlaf. Selon un membre de la famille du jeune otage, les ravisseurs ont appelé avant-hier au téléphone pour “rassurer” les parents, sans plus, selon nos interlocuteurs, que l'otage est “en bonne santé”. Avant-hier, mardi, malgré l'Aïd el-Adha, une grande mobilisation populaire s'est spontanément organisée, dirigée par les comités de village des communes environnantes, sur la placette du village des deux victimes, Imekhla. Des milliers de villageois ont pris part à cette manifestation ayant consisté en une caravane de plusieurs centaines de véhicules qui ont sillonné, dans la journée de mardi, les routes, les chemins et pistes des maquis de toute la périphérie de la commune tels que Taboudoucht, puis Abizar, Timizart, Fréha… À l'aide de mégaphones, les villageois appelaient à libérer Omar sain et sauf. Au village Imekhlaf, où la population est mobilisée pour obtenir la libération de son enfant, on nous indique qu'il n'y a pas eu de demande de rançon jusqu'à présent de la part des kidnappeurs. Mercredi après-midi, l'on n'a pas reçu d'autres nouvelles. Bouleversées par la nouvelle du rapt, les familles dans les villages de cette commune ont décidé de ne pas procéder au sacrifice de l'Aïd ce jour-là en signe de solidarité avec la famille des deux victimes. Les comités de village de la commune des Aghribs et d'autres relevant d'autres communes, ont décidé, d'un commun accord, de rester en réunion ouverte et de maintenir la mobilisation permanente jusqu'à la libération du jeune Omar. Dans un communiqué daté d'hier, la cellule de crise créée et mise en place pour la libération de S. Omar informe que la mobilisation va rester “constante”. Entre autres actions prévues, des sit-in permanents seront organisés devant le domicile de la victime en signe de solidarité avec sa famille, fait encore savoir la cellule de crise. Après avoir rappelé qu'une “gigantesque caravane d'information et de sensibilisation” a sillonné les archs de la région le jour même de l'Aïd, les rédacteurs du communiqué annoncent que la mobilisation ira en s'intensifiant de jour en jour “jusqu'à la libération de notre frère Omar”. À cet effet, une marche est prévue le 20 novembre à 10h à Fréha, alors qu'une grève générale de deux heures sera observée le même jour, annonce encore la cellule de crise.