NEW YORK (Nations unies) - Le représentant du Soudan auprès de l'ONU, Ali Osman, a indiqué, lundi à New York, devant le Conseil de sécurité de l'ONU que le référendum au Sud du Soudan sera "crédible et transparent". Assurant que son pays n'avait jamais voulu la guerre, M. Osman a déclaré que le Soudan avait accepté l'autodétermination du Sud et que "le rapport du Secrétaire général de l'ONU témoigne de cette détermination", faisant référence à la Réunion de haut niveau tenue en septembre dernier au siège de l'ONU à New York, en marge du débat de l'Assemblée générale. Pour le représentant du Soudan,"la solution idéale n'était pas d'augmenter les forces de la Mission des Nations unies au Soudan (MINUS). M. Osman a déclaré, en outre, que son pays redoublait d'efforts pour parvenir à une délimitation des frontières, avertissant que ''toute tentative destinée à obtenir un référendum avant que la situation ne soit réglée par les deux parties reviendrait à un retour en arrière et à la guerre''. Quant à la situation après le référendum, il a rappelé qu'à la suite de la signature du mémorandum du 23 juin, des mesures ont été prises pour discuter de différentes questions, comme le partage des richesses, et que des groupes de travail ont été mis en place. Il a également rappelé que les 15 membres du Conseil de sécurité avaient pu se rendre compte, sur place, de la situation au Darfour lors de leur mission au Soudan au début du mois. ''La politique au Darfour met l'accent sur la lutte contre l'impunité'', a-t-il affirmé, qualifiant de ''bandits'' ceux qui attaquent les travailleurs humanitaires. Dans ce sens, il a assure que ''le gouvernement soudanais déploie des efforts intenses pour faire de la paix une réalité et pour favoriser le retour librement consenti des populations déplacées'', avant de demander au Conseil de sécurité de jouer le rôle qui est le sien et de faire pression sur ceux qui s'opposent à la paix pour qu'ils se rallient au processus de Doha. M. Osman a par ailleurs jugé ''alarmante'' la situation en matière de sécurité dans le pays. De son coté, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a souligné que ''des progrès notables ont été réalisés dans la préparation du référendum sur le Sud du Soudan mais il nous reste très peu de temps''. Dans sa présentation aux membres du Conseil de sécurité des rapports du Secrétaire général sur l'Opération mixte Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et sur la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), il a relevé qu'à moins de trois mois du référendum, ''le Soudan est entré dans une période cruciale''. S'il a évoqué des options pour le renforcement de la composante militaire de la MINUS pour assurer la sécurité pendant le déroulement de la consultation au Sud du Soudan, M. Le Roy a estimé ''important de reconnaître qu'une augmentation du nombre de troupes ne permettra pas d'empêcher ou même de contenir un affrontement entre les deux armées''. M. Le Roy a d'abord indiqué que la MINUS continuait de fournir un soutien technique et logistique à la Commission du référendum du Sud Soudan, en déployant notamment des effectifs supplémentaires en appui des sous-comités de cette Commission qui commencera l'enrôlement des électeurs le 14 novembre et que le registre des votants sera finalisé le 31 décembre. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a évoqué la première visite au Soudan, du 10 au 15 octobre, de l'équipe chargée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'observer les référendums au Sud Soudan et dans la région d'Abyei. Par ailleurs, il a noté une amélioration de la situation dans la zone d'opération de la MINUS depuis les élections d'avril dernier, mentionnant la participation active de la Mission à tous les niveaux des forces de sécurité et une augmentation du nombre de patrouilles le long de la frontière nord-sud. Sur ce dernier point, il a expliqué que plusieurs options étaient actuellement étudiées pour intensifier les activités de la Mission dans les zones traditionnelles de migration ou celles où des mouvements de population pourraient avoir lieu. ''Une option consisterait à redéployer vers la frontière des troupes basées dans d'autres zones du Sud-Soudan'', a-t-il fait observer, reconnaissant qu'une telle manœuvre aurait pour effet d'affaiblir la capacité de la Mission à appuyer les préparatifs du référendum et à sécuriser le processus, ajoutant qu'une autre option serait d'augmenter le nombre de troupes près des zones sensibles. Il a ensuite déploré qu'il n'y ait eu aucune amélioration sur le plan humanitaire au Darfour au cours des derniers mois. Imputant cette situation aux conditions climatiques et à des facteurs liés au conflit, il a indiqué que, depuis le début de l'année, plus de 280.000 personnes avaient été déplacées à travers la région. Pour ce qui est de la mise en œuvre de l'Accord de paix global, le Secrétaire général adjoint a déclaré que la MINUAD continuait d'appuyer le processus, en particulier par le biais d'efforts destinés à faciliter une plus grande participation des Darfouriens, rappelant que le gouvernement soudanais avait mis en place une nouvelle stratégie politique et sécuritaire au Darfour pour améliorer la protection des civils et faciliter le retour des réfugiés.