Les enseignants du supérieur estiment qu'il est temps d'assainir leur base à travers la restructuration des sections qui ont refusé “de se plier à la décision du Conseil national(...).” Le Conseil national des enseignants du supérieur vient de décider du retrait de confiance à plusieurs sections locales suite, soit, au non-respect du mot d'ordre de grève soit au refus de se plier aux décisions souveraines de ce même conseil. C'est ce qui ressort, essentiellement, de la réunion du Conseil national qui s'est tenu les 29 et 30 octobre dernier à Alger. “Le Conseil national considère que toute représentation syndicale est enlevée aux instances locales du CNES (bureau syndical et conseil syndical) qui ont refusé de se plier à la décision du Conseil national concernant le respect du mot d'ordre de grève tout en maintenant la protection syndicale des adhérents”, lit-on dans un communiqué rendu public, hier, par cette instance. Cette déclaration n'augure rien de bon au sein de cette organisation quand on sait que l'université algérienne est plus que jamais à la croisée des chemins et que plusieurs mouvements de protestation sont déclenchés par les organisations estudiantines, notamment à l'est du pays comme Constantine et Annaba. Le CNES, qui risque de vivre une crise ouverte dans les prochains jours, aurait besoin de plus de cohésion dans ses rangs. Le CNES, qui a fait un bilan de ses activités, a, d'ores et déjà, fixé la date du 15 janvier 2003 pour la restructuration de ses différentes sections défaillantes. Une manière comme une autre de signifier que le congrès décidé pour février 2003 ne peut se tenir en rangs dispersés. En ce sens, l'organisation des enseignants a demandé à toutes les sections d'envoyer leurs bilans dans les meilleurs délais, surtout que le prochain conseil national pointe du nez. Par ailleurs, le CNES a haussé le ton sur la question des cadres syndicaux et autres adhérents harcelés par l'administration, notamment à l'encontre du coordonateur national adjoint chargé de l'Est et les délégués de l'université de Béjaïa. “Le CNES se donnera tous les moyens pour empêcher qu'un climat de vendetta ne s'installe dans ces universités.” Sur un autre plan, le CNES a réitéré son souhait de voir la tutelle communiquer le bilan de la gestion des œuvres sociales et de toutes les dépenses pédagogiques. Le Conseil national, qui a dénoncé le mépris des autorités quant à la non-prise en charge des revendications mille fois présentées et discutées officiellement, a chargé un autre coordonateur de réagir par une “déclaration à la hauteur de l'événement” pour répondre aux propos du ministre du Travail et de la Sécurité sociale concernant le droit de grève et l'exercice syndical en Algérie. F. B.