RéSUMé : Ghania s'efforça à sourire et à manger, ne voulant pas inquiéter son oncle davantage. Pour la première fois depuis la nuit de noces, ils partageront la même chambre… 28eme partie Rougissante, Ghania enleva sa robe de chambre et entra dans le lit. Elle ne bougea plus après s'être installée au bord du lit, lui tournant le dos. Lyès ne la rejoint pas tout de suite. Il fuma deux cigarettes, prenant tout son temps. Ce fut lui qui éteignit la lampe avant de se glisser dans le lit. Pourtant il ne dormit pas plus qu'elle. Mais si elle ne bougeait pas, lui se tournait et se retournait toutes les minutes. Ghania l'entendait grommeler. Elle ferma les yeux comme pour ne rien entendre, ne rien voir, comme pour ne plus sentir la présence de ce corps brûlant qui reculait brusquement lorsqu'il la touchait. Elle avait envie de pleurer. Son cœur battait trop fort, trop vite lorsqu'il bougeait, soupirait, mais surtout quand il la maudissait. Plus d'une heure avait passé depuis qu'ils étaient dans ce lit étroit qui, pourtant, les gardait l'un loin de l'autre. Lorsque la lumière éclaira la chambre, Ghania ne put s'empêcher de se tourner vers Lyès qui quittait le lit. Elle ne dit rien, sachant qu'il allait lui parler. À la dureté de son visage, elle comprit qu'il ne lui dirait que des méchancetés. - Mon père t'a demandée en mariage par un jour de froid, de vent, de neige. Jour où il n'y avait aucun ange à ses côtés. Ou à mes côtés. Car c'est moi qui paye le prix de son choix. Maudit soit le jour où je t'ai vue et aimée ! Maudite sois-tu fille impure qui vit à mes côtés ! - Tu insistais pour me garder ici, lui rappela-t-elle. Je voulais partir. - Tu connais mes conditions ! rétorqua Lyès s'appuyant au mur. D'ailleurs, tu vas tout me dire maintenant. Les yeux de Ghania devinrent brillants, son visage pâle rougit lorsqu'il s'approcha d'elle. - Qui est-ce ? Est-il du village ? À toutes ces questions, je veux une réponse précise, ajouta-t-il. Est-ce que tu étais consentante ? Agacée, Ghania répondit : - Bien sûr que non. D'ailleurs, j'ai oublié qui, continua-t-elle, comme pour le faire douter d'elle. J'ai connu plusieurs étudiants. Une lueur dans les yeux de jais ne laissait rien présager de bon. Lyès était tout près d'elle. Il suffisait qu'il tendit la main pour la toucher. Ghania baissa la tête, y ayant mal à force de la garder renversée pour le regarder. Elle vit ses mains se fermer. - Tu sais que tu me donnes envie de te tuer ? dit-il entre ses dents. Lyès l'avait saisie par les cheveux pour la forcer à relever la tête. Si elle ne cria pas de douleur, c'était parce que son oncle risquait de l'entendre. - Je voudrais avoir le courage de me débarrasser de toi ! De t'enterrer vivante ! - Tu pourrais le faire en me répudiant ! murmura-t-elle. Tu en as le droit. Pourquoi continuerais-tu à vivre ainsi ? - C'est moi qui pose les questions ! réplique Lyès. Et tu devras y répondre ! À suivre A. K.