Le scrutin législatif en Egypte a été marqué par des violences et des accusations de fraude. La Maison-Blanche s'est dite “déçue” par le déroulement de ces élections, en qualifiant d'“inquiétantes” les informations sur les fraudes constatées. De son côté, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Michael Hammer, a déclaré que “les informations sur des irrégularités dans les bureaux de vote, l'absence d'observateurs étrangers, des embûches imposées aux observateurs locaux et des restrictions aux libertés d'association, d'expression et de la presse sont inquiétantes”. Quant à Amnesty International, elle a appelé, mardi, l'Egypte à enquêter sur la mort, annoncée par des médias et des observateurs égyptiens, de huit personnes lors des violences qui ont marqué le premier tour des élections législatives dimanche. “Les autorités égyptiennes doivent désormais ouvrir des enquêtes indépendantes au sujet des décès et des violences qui ont été rapportés, qui laissent, une fois de plus, planer un voile sanglant sur ce scrutin”, a indiqué le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient, Malcolm Stuart. “Les électeurs égyptiens auraient dû pouvoir compter sur les forces de sécurité pour assurer leur sécurité, et pas menacer”, a-t-il ajouté dans un communiqué. L'ONG de défense des droits de l'homme, basée à Londres, a indiqué que, selon différentes sources, au moins huit personnes ont trouvé la mort et des dizaines d'autres ont été blessées dans tout le pays dimanche. Réagissant à ces critiques, le Caire a annoncé, hier, que les déclarations américaines exprimant de la déception et de l'inquiétude au sujet des législatives en cours en Egypte constituaient une “ingérence inacceptable”. L'Egypte considère les communiqués publiés par la Maison-Blanche et le département d'Etat sur les élections égyptiennes “comme étant une ingérence inacceptable dans ses affaires intérieures”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hossam Zaki. “Il est regrettable que ces communiqués aient été diffusés sans attendre l'annonce des résultats définitifs du premier tour. Cela témoigne de l'existence de positions négatives préalables aux élections”, a-t-il ajouté, cité par l'agence officielle Mena. Ceci étant, les Frères musulmans égyptiens n'ont remporté aucun siège lors du premier tour des législatives de dimanche, tandis que le Parti national démocrate (PND, au pouvoir) arrivait largement en tête avec plus de 200 sièges, selon les résultats officiels annoncés mardi soir. Sur les 221 sièges pourvus dès la première phase des élections, 209 sont allés au PND, soit 94,5%. Les Frères musulmans, qui contrôlent depuis 2005 un cinquième du Parlement sortant, n'ont remporté aucun des 508 sièges en lice. L'opposition laïque se partage 5 sièges, dont 2 pour le parti Wafd (libéral), tandis que 7 candidats indépendants ont été élus du premier coup.