Boycott total des audiences de la Cour suprême et du Conseil d'Etat tout au long de la semaine prochaine est la “plaidoirie” choisie par les avocats pour défendre leur cause face à l'un de leurs “partenaires”. Moins de deux mois après l'ouverture de l'année judiciaire 2010-2011, les avocats montent au créneau et pointent du doigt une des plus importantes institutions judiciaires du pays. Pis, les robes noires décident de plaider leur cause et de crever l'abcès en passant à l'action. Et pas des moindres : “Boycott total des audiences de la Cour suprême et du Conseil d'Etat pendant une semaine, et ce, à compter de dimanche prochain”, telle est la “plaidoirie” arrêtée par les robes noires pour leur défense. Une première dans les annales de la justice algérienne que le président de l'Union nationale des organisations d'avocats justifie par la goutte qui a fait déborder le vase. Joint hier par téléphone, Me Bachir Menad renvoie la balle aux responsables de la Cour suprême. “Le recours à cette action extrême s'explique par le fait que nos tentatives de trouver un compromis via des rencontres soient restées vaines. Nous avons adressé des correspondances aux chefs de cour, les invitant à discuter des nombreux problèmes auxquels font face les avocats.” Les responsables sollicités, qui préfèrent communiquer par téléphone avec Me Menad, lui demandent de notifier par écrit les problèmes dont il parle. Chose somme toute normale puisque la justice se base dans certains cas sur des écrits. Ce que l'Union nationale des organisations des avocats ne réfutera guère et fera dans l'espoir de voir enfin le bout du tunnel. Selon le bâtonnier national, “un document de 11 points résumant les problèmes et contraintes qui entravent la mission de la défense” dont les affaires arrivent aux deux institutions a été remis à qui de droit. L'organisation s'apercevra plus tard que le bout du tunnel s'est encore “éloigné”. Point de réponse de la part des responsables sollicités. Une attitude qui ne fera qu'exacerber la défense qui décidera de hausser le ton en mobilisant les nombreux avocats qui n'ont cessé de revendiquer de meilleures conditions pour l'exercice de leur profession. Décidée à solder les comptes avec les deux institutions, l'Union nationale des organisations des avocats ne compte pas s'arrêter là. “Nous allons commencer par le boycott d'une semaine. Le bureau se réunira juste après pour évaluer la situation et les résultats du mouvement et décidera de la suite”, nous dit le président de l'Union nationale des organisations d'avocats. À signaler, enfin, que le barreau d'Alger a rendu public un communiqué appelant les avocats à “respecter la mesure décidée par l'union”.