Bien qu'administrativement parlant, le Mouloudia d'Oran étrenne officiellement son statut de club professionnel, en matière de pratiques monétaires, en revanche, l'amateurisme s'érige en inéluctable mode de paiement. Le versement de la première tranche de la prime de signature en espèces dans un sachet noir pourtant prohibé ainsi que l'octroi dans le vestiaire des primes de matches, toujours en espèces, dans des enveloppes, confirment de la plus édifiante des manières cet état de fait connu, reconnu et approuvé par tous. Or, la réglementation est bien claire là-dessus : seuls les virements bancaires sont, légalement et juridiquement, autorisés et recommandés par le cahier des charges émis par la FAF à l'orée du lancement du professionnalisme en Algérie.Au MCO, où comme révélé dans ces mêmes colonnes, lundi dernier, les postes de trésorier et de comptable sont toujours vacants, pour ne pas dire inexistants, ce n'est sûrement pas demain la veille que ces pratiques de payement en main propre s'estomperont ou laisseront place aux rétributions informatisées via les recommandées institutions financières. Alors, ce n'est pas si étonnant ou choquant de voir des grappes humaines constituées de proches opportunistes, de pique-assiettes de tout bord ou mêmes de petites mains sous-payées du club rôder les jours de paye, espérant que les heureux bénéficiaires de ces sommes en liquide “se souviennent” de leur faibles revenus. D'autant plus que tout ce beau monde connaît par cœur les émoluments des sociétaires du MCO, qu'ils soient joueurs, techniciens ou mêmes dirigeants.Dans les fiefs des supporters, personne n'ignore que le joueur le mieux payé au club cette saison est la recrue Aïssaoui.L'enfant d'El-Bayadh, qui est notamment passé par le CRB et l'USMH, s'est mis d'accord avec la direction mouloudéenne pour une prime de signature de 900 millions, dont il a déjà perçu 700. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il est, depuis l'entame de la saison en cours, le première cible de critiques des inconditionnels du club, lesquels n'en reviennent toujours pas et ne semblent pas du tout accepter qu'un tel élément qui n'a jusqu'à lors rien démontré de fameux puisse bénéficier d'un traitement de faveur alors que d'autres “cadres” comme Kada Kechamli, Seddik Berradja, Sebbah Zine El-Abidine et Zoubir Ouasti n'ont pas franchi la barre des 800 millions. Surtout que de jeunes éléments et enfants du club comme Aouedj et Bentiba, qui ont donné entière satisfaction, se sont vus proposer des salaires de cinq millions par mois, soit dix-huit fois moins que Aïssaoui. De son côté, avec 40 unités pour l'entraîneur en chef (Si Tahar Cherif El-Ouazzani), 10 pour son adjoint (Sebbah Benyagoub), 10 pour le directeur technique (Maghfour Ferhat) et 5 pour celui des gardiens de but (Sbaâ Bachir), le staff technique du Mouloudia d'Oran, qui effectue un travail pour le moins remarquable, revient à la direction du club à soixante-cinq millions de centimes mensuellement, soit beaucoup moins que ce qu'a coûté le Portugais Eurico Gomès au club lorsqu'avec ses 8 000 euros par mois doublés d'une luxueuse prise en charge totale. Il avait conduit le Mouloudia en seconde division.