RESUME : Hanane se voit attirer les foudres de son employeur après avoir donné son avis sur Djamel et sa petite amie. Elle ne reste pas après avoir préparé le dîner. Son air contrarié inquiète el-hadj Tewfik, mais elle ne lui dit rien, l'envoyant interroger sa vieille épouse… 4eme partie -Elle te fait tout. Elle est respectueuse. Je connais sa belle-famille et son mari, elle a un comportement irréprochable. Mais toi, tu ne trouves pas mieux que de la rabaisser lorsqu'elle a le courage de te donner son avis. C'est une femme comme toi. Tu lui dois le respect, c'est la moindre des choses. El-hadj Tewfik, en colère, n'en revenait pas. Ses reproches auraient pu le calmer si Chafika avait regretté d'avoir tenu des propos aussi déplacés. Quand elle lâche que Hanane n'était pas payée pour papoter, il prend le premier objet qui lui tombe sous la main et le jette en sa direction. Le cendrier aurait pu la toucher à la tête, mais Chafika avait eu la bonne idée de se baisser. - Ce n'est pas parce qu'elle travaille pour toi pour nourrir sa famille que tu dois te croire supérieure ! lui crie-t-il, avant de s'accabler lui-même de reproches. Mais tout est de ma faute ! Je t'ai fait une vie de rêve et je n'aurais pas dû. El-hadj Tewfik ne devrait pas être surpris. Chafika ne remerciait jamais Dieu pour ses dons. À ses yeux, tout lui revenait naturellement. Elle se croyait au-dessus de tous, alors qu'elle était semblable aux autres. Son âge avancé aurait dû lui ouvrir les yeux sur les choses de la vie. Le vieil homme constatait qu'au fil du temps, elle s'endurcissait et compliquait la vie à ses proches à la moindre occasion. En découvrant que leur fils avait une petite amie, Djamel lui en avait donné une, en or, de ne pas se taire avant longtemps. El-hadj Tewfik reconnaît qu'il avait été surpris, voire choqué, en découvrant que Djamel avait une petite amie. La surprise lui avait fait oublier que son fils était un jeune homme. Chafika n'était pas étrangère à sa colère. Elle avait le don de le mettre hors de lui quand cela n'en valait pas la peine. Lorsqu'elle lui rapporte que Djamel et sa petite amie Nouria ont appelé au téléphone, il n'y voit aucun mal. La surprise passée, un long mois s'était écoulé depuis et il s'était fait à l'éventualité que Djamel puisse vouloir se marier avec cette fille. Contrairement à sa femme, il n'y voyait aucune objection. Djamel est un garçon bien, avec des principes. Ce qui aurait été choquant, c'est qu'après avoir passé du bon temps avec cette fille, il la plaque pour une autre. - Comment cela se fait que tu veuilles d'elle pour belle-fille ? Après ce qu'on a vu, tu me choques ! crie Chafika. - Et s'ils s'aiment ? lui rappelle-t-il. - Tu parles comme ta bonne à tout faire, soupire-t-elle. Comment pourrai-je l'accepter quand je n'ai que du mépris pour elle ? Jamais je ne les laisserai continuer leur relation au-delà des vacances ! - Tu risques de froisser Djamel. Tu pourrais faire quelques sacrifices pour lui. Il le mérite bien. C'est notre unique fils, lui rappelle-t-il. Je ne voudrais pas le perdre par bêtise. - Moi, je ne suis pas toi, rétorque Chafika. Lorsqu'il rentrera, je mettrai les points sur les i. Il devra choisir entre elle et moi. El-hadj Tewfik, pour ne pas s'énerver davantage, va se reposer dans sa chambre, décidant de se passer du dîner, uniquement pour lui montrer combien il était contrarié. Il voyait les choses autrement. Il était prêt à bien des sacrifices pour le bonheur de son fils. Si seulement Chafika se gardait de lui faire des scènes. Par ses propos acerbes, elle allait tout gâcher. (À suivre) A. K.