RESUME : Au risque de se froisser avec son fils, pour longtemps, Chafika ne cache pas ses sentiments à Nouria. Elle ne veut pas d'elle dans leur vie. Les amoureux partent déçus et malheureux. El-hadj Tewfik lui fait des reproches, mais elle n'en tient pas compte… 7eme partie Djamel n'est pas revenu à la maison, laissant son père s'inquiéter davantage. Chafika n'avait pas de regrets. En refusant leur relation, elle n'ignorait pas que son fils pouvait ne plus revenir mais en pensant que le début de son internat ne commencerait qu'à la fin du mois de septembre, elle était persuadée que sa colère allait passer et lui ouvrir les yeux. Cette fille n'est pas digne de lui. Chafika lui trouvait mille défauts, uniquement pour justifier son ressentiment. - Cela fait deux semaines qu'il n'a pas donné signe de vie, fait remarquer el-hadj Tewfik. Il ne te pardonnera jamais de l'avoir humilié ainsi ! - Je lui ai évité d'aller à sa perte, rétorque la vieille femme. Et puis, il a tout son temps pour se fixer. Il n'a pas terminé ses études. Avant de se lier sérieusement, il doit avoir un logement. - Si tu lui avais dit tout ça, peut-être qu'il t'aurait écoutée ? On ne serait pas sans nouvelle de lui, dit el-hadj. Et puis, tu te fais du souci pour rien. J'ai de quoi lui acheter un bel appartement meublé et une voiture ! Je financerai aussi son mariage. - Quand je le voudrais ! crie presque Chafika. - Et s'il insiste pour se marier avec cette fille, je ne vais pas renoncer à mon fils parce qu'elle n'est pas à ton goût ! - Il nous reviendra, et plus tôt que tu ne le penses ! le rassure Chafika. Il aura besoin d'argent. Il choisira de revenir à la maison. Sois patient et laisse-moi faire ! Tout sera comme je le veux. - Ce qui m'énerve, c'est d'être sans nouvelle de lui ! Je crains qu'il ne fasse une dépression ! soupire el-hadj Tewfik. Il m'a semblé si attaché à elle. - Il a le cœur solide ! Ce n'est pas une rupture qui l'anéantira. Le téléphone sonne. El-hadj Tewfik aurait voulu répondre, craignant que ce soit Djamel et que ce dernier ne raccroche en tombant sur sa mère. Mais Chafika ne lui laisse pas le temps de le faire. Etant la plus proche, elle décroche. El-hadj s'approche pour écouter la conversation. Il est soulagé en reconnaissant la voix de leur fille aînée, Farida. Celle-ci était mariée et mère de deux garçons. Elle vivait à Batna et venait très rarement les voir. Elle ne s'entendait pas vraiment avec sa mère. - Djamel m'a appelé, leur apprend-elle. Il est furieux. À cause de toi, son amie l'a plaqué. Qu'est-ce que tu avais contre cette fille ? - Je ne l'aime pas, répond Chafika. Mais que sais-tu d'autre ? Où est ton frère ? - Il est chez Nabila. Maman, la prie-telle, ne le mets pas à la porte, s'il décide de revenir ! - Qu'il revienne ! Il est le bienvenu. C'est mon fils et je l'adore, quoi qu'il en pense, dit la vieille femme. Puisqu'il est chez Nabila, je vais l'appeler. Avec un peu de chance, il m'écoutera ! Nabila, sa seconde fille, est mariée à Béjaïa. Ayant fait un mariage que sa mère n'approuvait pas, elle se contentait d'appeler à la boutique, prenant des nouvelles auprès de son père. Comme ce dernier rentrait parfois avant la fermeture, ils ne s'étaient pas parlé depuis plusieurs jours. Ainsi, il ignorait que Djamel s'était rendu chez sa sœur. Au téléphone, Nabila n'est pas enchantée d'entendre sa mère. Apparemment, Djamel l'a mise au courant et elle ne semblait pas disposée à répondre à ses questions. Elle marmonnait, ce qui énervait sa mère. El-hadj saisit le combiné avant que celle-ci ne raccroche. Il tenait à avoir des nouvelles de Djamel, à savoir comment il allait, s'il leur reviendrait un jour. S'il lui pardonnerait, à lui, de ne pas être intervenu. À suivre A. K.