Le modèle productiviste basé sur des logiques de profit à court terme a montré, jusque-là, toutes ses limites car ayant engendré des déséquilibres considérables. D'où l'apparition de ce nouveau concept qu'est le développement durable afin de faire face à l'évolution majeure de la société en ce troisième millénaire. Cette nouvelle perception du développement local durable a fait l'objet, jeudi dernier, d'une journée d'étude au centre universitaire d'Aïn Témouchent avec la participation des professeurs universitaires ainsi que des directeurs de la planification et de l'aménagement du territoire et de la petite et moyenne entreprise de la wilaya d'Aïn Témouchent devant une assistance composée en grande partie d'étudiants. Plusieurs thèmes ont été abordés à cette occasion dont celui de “La problématique du développement local”, présenté par le docteur Bounoua Chouaïb, de l'université Abou-Bakr-Belkaïd de Tlemcen. Selon lui, après l'échec du plan de développement spécifique pour chaque région, créé par l'Etat dans les années 1970, dans une économie planifiée, la période des années 1980 a démontré la faillite du développement économique, d'où l'idée d'attribuer une certaine autonomie aux communes avec l'espoir de parvenir à exploiter les ressources humaines et naturelles tout en essayant de préserver l'environnement. “Cela nécessitait une plus grande responsabilité des acteurs locaux (administration, élus, société civile et entreprises) pour le développement local qui appelle à la mobilisation de tout le monde”, fera remarquer le conférencier, qui reconnaît que, “jusqu'à l'heure, on est toujours à la recherche de mécanismes pour permettre cette synergie tant souhaitée entre les différents acteurs et ce, en raison de l'existence de conflits d'intérêt. La politique de développement local n'est réalisable que s'il y a un terrain d'entente sur la base de la loi, d'une réglementation”. Ce sera l'unique solution pour qu'il y ait une sorte de gouvernance avec plus de transparence en ce qui concerne les prises de position et plus de participation des entreprises privées avec comme leitmotiv l'intérêt général. De son côté, M. Athman, DPAT au niveau de la wilaya d'Aïn Témouchent, s'est étalé sur les efforts des pouvoirs publics pour la concrétisation du développement local qui se base sur trois éléments essentiels, à savoir la participation citoyenne, la démocratie de proximité, ainsi que le partenariat entre les acteurs locaux, mais avec plus de transparence, de professionnalisme et d'efficacité qui sont des valeurs à partager. Selon l'orateur, “la maintenance des équipements, par exemple, est considérée comme un acte de bonne gouvernance. Ainsi, plus les enjeux de développement sont partagés et plus les effets sont ressentis par la population”. Encore faudra-t-il qu'une telle pédagogie se repose sur l'écoute, la confiance, la compréhension, l'adaptation, la transparence et la communication. Ce n'est qu'à ce prix que le développement local devra être considéré comme un secteur essentiel pour l'aménagement du territoire dont la volonté et les initiatives locales sont les clés de la réussite. Aussi, la mise en œuvre, par les collectivités locales, des stratégies concertées demeure une action bien inspirée pour le développement local durable qui doit répondre aux besoins actuels, mais sans toutefois compromettre le développement futur. Enfin, “Le rôle de la PME dans le développement local” a été le thème choisi pour la circonstance par M. Khaldoun, directeur de la PME. Selon lui, chiffres à l'appui, “s'il y a un secteur de préoccupation actuelle mêlant enjeux économiques, technologiques, politiques et environnementaux, c'est bien celui de la PME”. Cependant, le conférencier n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour reconnaître que ce nouveau concept, qu'est le développement (triangulaire) durable, rend la tâche plus difficile après l'échec du développement économique local.