Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, privé d'une majorité à la Knesset depuis le départ des travaillistes de son gouvernement le 30 octobre, a annoncé, hier, la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées sous 90 jours. Quelques minutes plus tôt, le président de l'Etat, Moshé Katsav, avait personnellement annoncé qu'il avait accepté de dissoudre la Knesset (Parlement) à la demande de M. Sharon et avait indiqué que les élections anticipées auraient probablement lieu “début février”. Pour sa part, le chef du parti d'opposition Meretz (gauche laïque), Yossi Sarid, a indiqué, après avoir parlé à M. Katsav, que ce scrutin aurait “sans doute” lieu le 4 février. “Les développements m'ont amené à prendre la décision la plus responsable et la moins mauvaise, qui est de dissoudre la Knesset”, a déclaré M. Sharon lors d'une brève conférence de presse à Jérusalem. “J'ai rencontré ce matin le président et lui ai demandé son accord pour tenir des élections dans les 90 jours. Le président m'a donné son accord et j'en ai fait état aux responsables des formations politiques, ainsi qu'au président de la Knesset”, a affirmé le chef du gouvernement. M. Sharon a violemment critiqué ses anciens partenaires travaillistes, affirmant que “I'union nationale était indispensable et (que) c'est toujours le cas”. Il accusé le Parti travailliste d'avoir mis en avant “des raisons politiques irresponsables” pour démissionner de son gouvernement et avoir ainsi provoqué “un éclatement inutile du cabinet, contraire à la volonté du peuple”. Depuis la défection des travaillistes, qui l'avait laissé à la tête d'un gouvernement minoritaire ne disposant plus que de 55 voix à la Knesset, sur un total de 120, M. Sharon négociait avec l'Union nationale, coalition de trois petits partis d'extrême-droite, pour la convaincre de se joindre à son cabinet. Mais M. Sharon a expliqué que ces partis avaient présenté “des exigences auxquelles il ne pouvait souscrire”, car elles auraient abouti à “changer les lignes du programme gouvernemental”, notamment en ce qui concerne les relations avec les Palestiniens.