Les services de la gendarmerie de la wilaya d'Alger ont réussi, avant-hier, une grosse prise lors de la perquisition d'une usine clandestine de fabrication de tabac à chiquer à l'est de la capitale qui alimentait le marché parallèle à travers le territoire national. Une quantité de 7 tonnes de chemma contrefaite, de mauvaise qualité, a été saisie et 9 personnes ont été arrêtées en flagrant délit. Les gendarmes ont saisi aussi, dans cet atelier, des machines industrielles lourdes, trois imprimantes couleur sophistiquées, un micro-ordinateur ainsi que des appareils artisanaux servant à l'emballage et une centaine de sachets et de cartons contrefaits. Les éléments de la compagnie de la gendarmerie de Dar El-Beïda ont perquisitionné, suite à un renseignement dans la soirée de mardi, une villa louée à un particulier, en l'occurrence le gérant de cette usine, située dans le quartier Verte-Rive dans la commune de Bordj El-Kiffan. Et c'est là que le pot aux roses a été découvert. La villa, située dans un quartier au milieu des habitations et commerces, était aménagée en réalité en une usine clandestine de fabrication de tabac à chiquer. Selon le chef de compagnie de la GN de Dar El-Beïda, les trafiquants sont tombés dans les mailles du filet suite aux renseignements. “Nos éléments ont agi grâce à notre réseau de renseignements et après une filature, nous avons pu localiser la villa et saisir une importante quantité dont 7 quintaux emballés et destinés à la commercialisation.” L'enquête a déterminé que l'usine était bien organisée et “autonome”. En effet, des sachets et des cartons vides pour le tabac à chiquer à l'effigie de la SNTA et d'autres marques ont été scannées et fabriquées dans cette “usine”. La perquisition a permis aussi l'interpellation en flagrant délit de 9 jeunes natifs de Sétif et Mila, dont le frère du gérant, âgés entre 20 et 25 ans, employés et hébergés aussi dans cet atelier. Une importante quantité de ce produit contrefait avoisinant les 70 quintaux d'une valeur de 40 milliards de centimes a été saisie, en plus de sachets contrefaits scannés portant aussi des vignettes et des timbres fiscaux et des appareils traditionnels utilisés pour l'emballage du produit imprimé au nom des marques El-Assil, Makla El-Hilel et Maliket Africa. Sultan, la marque publique de la SNTA n'a pas échappé à la contrefaçon. Les gendarmes ont saisi, également, un important lot d'emballage et du matériel servant à cette activité clandestine. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'atelier clandestin serait en activité depuis plus d'une année et employait des jeunes de l'est du pays. L'enquête se poursuit toujours pour déterminer la provenance du tabac à chiquer. Un échantillon saisi est au niveau du laboratoire spécialisé de la GN à Bouchaoui pour identifier tous ses composants. Les enquêtes menées par les services de sécurité ont démontré que le tabac à chiquer contrefait peut provoquer des maladies cardiaques et bucco-dentaires vu les substances chimiques dangereuses. Les trafiquants n'hésitaient pas, selon les enquêtes, à mélanger des pesticides, des cendres, du plâtre, du sable et même de la bouse utilisée pour que la Makla El-Hilal soit de la même couleur que celle fabriquée par la SNTA. Les investigations ont révélé que les feuilles de tabac proviennent des champs autorisés à alimenter la SNTA de la wilaya de Sétif (Aïn Oulmane, Ouled Tibane et El-Resfa) et qui sont détournées vers le marché parallèle. Les services de la gendarmerie procèdent actuellement à l'élargissement de l'enquête d'autant que les mêmes services ont déjà mis la main sur une importante quantité de sachets vides destinés apparemment aux ateliers clandestins de tabac à chiquer contrefait à Aïn Bénian. Les mis en cause seront présentés devant le tribunal d'El-Harrach pour création d'activité commerciale sans autorisation, évasion fiscale, non-déclaration d'employés, contrefaçon de tabac à chiquer et d'emballage.