Libéré le 16 décembre après une semaine en isolement à la prison de Wandsworth et 48 heures de plus pour l'examen de l'appel de la décision de la cour relative à l'octroi de sa liberté sous caution, le fondateur-éditeur de WikiLeaks risque de n'être qu'au début de son périple carcéral. Aux Etats-Unis, l'affaire Assange est suivie de près. Des charges sont en train de prendre forme pour poursuivre Julian Assange pour espionnage. Mais un certain nombre d'obstacles semblent se mettre au travers de cette procédure d'accusation. En premier, la Constitution américaine garantit la liberté d'expression, et en second la loi relative à l'espionnage (Espionnage Act) qui date de 1917 semble dépassée et peu amène au regard de la situation. Les autorités judiciaires américaines sont pour cela à pied d'œuvre pour démontrer que Julian Assange n'est pas un journaliste, que WikiLeaks n'est pas une organisation d'information et que le but de son fondateur est de déstabiliser les USA, portant atteinte à sa sécurité en rendant publics les comptes rendus de 274 ambassades américaines à travers le monde. Mais cette approche reste encore compromise même si Julian Assange est de nationalité australienne et donc étrangère pour les autorités judiciaires américaines et qu'il a aussi mené un chantage de “révéler plus”, du fait qu'il n'existe encore aucune preuve contre ce dernier qui démontre qu'il travail pour le compte d'un pays étranger ou qu'il a cherché à revendre les informations qu'il a obtenues par ailleurs gratuitement et même sans trop d'efforts. De plus, le fondateur de WikiLeaks n'a pas encore rendu publics tous les télégrammes d'ambassades, qu'il publie petit à petit sur le site internet de son organisation WikiLeaks. Il a aussi utilisé des journaux aux USA, en Allemagne et en Espagne, pour jouer le rôle de catalyseur, créant une étape de plus pour “distiller” les 250 000 télégrammes d'ambassades au lieu de les verser directement dans le domaine public, chose qui aurait pu constituer immédiatement une accusation pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Le cas de Julian Assange risque en tout cas d'inciter les législateurs américains à créer une nouvelle batterie de lois, qui tiendra compte cette fois-ci non seulement du profil du fondateur de WikiLeaks mais aussi des nouvelles technologies et surtout de l'activité internet qui peut être menée de n'importe quel point du globe, à n'importe quelle fin. De Dallas : Chafik Ben Guesmia