La Ligue arabe s'en lave les mains, comme d'habitude. Elle va s'adresser au Conseil de sécurité pour tenter d'obtenir une résolution contre la colonisation israélienne, selon le communiqué final d'une réunion de l'organisation à laquelle a participé le président palestinien Mahmoud Abbas. Les dirigeants arabes se sont contentés d'endosser la position de leur homologue palestinien en excluant mercredi toute reprise des négociations israélo-palestiniennes sans “proposition sérieuse” de la part des Etats-Unis pour mettre fin au conflit arabo-israélien. Et aux Américains de reprendre leur bâton de pèlerin. De retour du Proche-Orient, l'émissaire d'Obama, George Mitchell, a annoncé son intention de reprendre des entretiens séparés avec Israéliens et Palestiniens, conséquence de l'échec des pourparlers directs que Washington avait souhaité relancer début septembre. À se demander pourquoi cette énième mission puisque George Mitchell a constaté l'impossibilité de faire aboutir un dialogue de sourds et surtout après l'échec des exhortations du président américain pour obtenir un gel de la colonisation israélienne. George Mitchell aurait présenté au président Abbas, lors de sa rencontre à Ramallah, les dernières “idées” de l'administration Obama pour tenter de sauver le processus de paix avec Israël. Des idées encore ! Le responsable américain avait reconnu l'existence de très nombreuses difficultés, des obstacles et des revers, sans toutefois prendre le soin de préciser que les blocages sont dus à la partie israélienne. Le nez au mur, Mahmoud Abbas a réclamé “des garanties américaines sur toutes éventuelles négociations, directes ou indirectes”, notamment “un arrêt total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est”, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a renoncé à exiger d'Israël un gel de la colonisation, propose désormais de reprendre des négociations “indirectes”, exhortant les deux parties à s'attaquer sans retard aux questions de fond. Côté israélien, c'est la satisfaction sur toute la ligne : Netanyahu s'est félicité de son entretien avec l'envoyé américain ! Parallèlement à la tournée de George Mitchell, le conseiller spécial du président américain Barack Obama, Dennis Ross, était en Israël pour des entretiens avec de hauts responsables de sécurité. Face à la duplicité de Washington, il ne reste aux Palestiniens qu'à explorer d'autres alternatives, en particulier en demandant la reconnaissance de leur Etat sur les frontières de 1967. Le Brésil et l'Argentine ont accédé à cette requête et l'Uruguay a annoncé son intention de le faire en 2011. Et puis qu'attend Abbas pour décréter l'Etat de Palestine ?