Le douar d'Ath Abdelmoumène dans la commune de Tizi N'tletta à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou est déclaré zone morte. Tous les commerces, toutes les écoles et les deux collèges ont été dernièrement fermés. Les comités de villages de cette contrée de plus de dix mille habitants ont décidé de recourir à diverses formes de contestations pour interpeller les pouvoirs publics sur l'insécurité qui y règne en maître. En plus de cette action, tous les transporteurs ont garé leur véhicule chez eux. Les représentants de ces citoyens se sont ensuite dirigés à la mairie de Tizi N'tletta où ils ont procédé à la fermeture du service de l'état civil. Selon une source proche de ces comités, en compagnie du maire, les contestataires ont exposé ce problème qui ne date pas d'aujourd'hui au chef de daïra des Ouadhias ainsi qu'à la brigade de gendarmerie de la même ville. Ils ont réitéré leur appel en direction de ceux censés les protéger de déployer les moyens adéquats en vue d'éradiquer ce fléau qui ne cesse de se propager partout sous ses diverses formes. “On ne peut plus assister à ce genre de dépassements. Basta! Que chacun prenne ses responsabilités pour éviter d'éventuels dérapages. Ce n'est pas la première fois que nous avons sollicité ces responsables pour prendre des mesures qui s'imposent. Y en a ras-le bol”, nous a répondu l'un des représentants de la coordination des comités de village d'Ath Abdelmoumène. Rappelons que dans cet ordre d'idées, des dizaines de personnes avaient fait le déplacement en septembre dernier jusqu'à Draâ El-Mizan pour reposer cette question d'insécurité au procureur alors qu'ils avaient déjà, en mai, déposé une “plainte contre X” dont des copies avaient été adressées au wali, au chef de daïra des Ouadhias, à la sûreté de wilaya, à la brigade de gendarmerie des Ouadhias et au P/APC de Tizi N'tletta. “Des vols, des agressions caractérisées, des pillages nocturnes sont des récitals permanents dans notre douar. La drogue est la monnaie courante dans nos rues. Malgré ces appels pressants aux services de sécurité, la réaction de ces derniers est amorphe. La sourde oreille des concernés crucifie les humbles de ce douar”, avaient écrit les représentants de six associations dans le document en question.