Résumé : Plusieurs voisins du quartier avaient décidé de rejoindre leurs “frères” au maquis. Un jour, des soldats vinrent inspecter la grande maison et demander des renseignements sur certains suspects. Si Ahmed répondit sans hésitation à leurs questions. 44eme partie L'homme hochait la tête de temps à autre ou ouvrait les mains : “Non. Il ne connaissait rien, ni de ces hommes ni de leurs familles. Ah ! cve sont des maquisards ? Eh bien donc, ils sont terrés quelque part dans les maquis et non dans cette maison exposée au regard du premier venu.” Les soldats finirent par battre en retraite, et quittèrent la grande maison. En silence, les femmes se relevèrent, et les hommes se détachèrent des murs. Lla Kheïra avait perdu connaissance, et on s'empressa de la réanimée. Elle ouvrit les yeux, et demande après Mahmoud. Fettouma s'empressa de la rassurer. Non. Ce n'est pas Mahmoud qu'on cherchait. Lla Kheïra hoche la tête. Ce n'est pas Mahmoud qu'on cherchait, mais on finira bien par le faire. Et puis on cherchait aussi des hommes qui avaient laissé derrière eux femmes et enfants, pour répondre à l'appel de la patrie. On tenta de rassurer Lla Kheïra, et des voisines s'empressèrent de l'aider à rejoindre sa chambre et la mettent au lit. Depuis ce jour Lla Kheïra devint taciturne. On dirait qu'elle avait perdu cette langue pendue qu'on lui connaissait pour se terrer dans un silence qui n'augurait rien de bon. Fettouma gardait un air sérieux. Elle savait que le danger planait partout, et qu'un jour on viendra lui poser des questions sur son mari. Que va-t-elle répondre alors ? Qu'elle n'en savait rien. Ou bien va-t-on la torturer jusqu'à ce qu'elle lâche le morceau. Elle avait eut vent de ces bourreaux envoyés dans les maisons mitoyennes à la leur, et qui savaient tirer les vers du nez de la plus récalcitrante des femmes. Pour avoir des renseignements, on n'hésitait pas à utiliser les plus ignobles des méthodes. Lla Z'hor et Si Ahmed étaient constamment auprès d'elle. Et son beau-père redoublait d'attention envers ses petits enfants. La guerre faisait rage. Des échos parvenaient jusqu'au confins les plus éloignés. On parlait de prisonniers évadés qui sillonnaient le centre du pays, et qu'on recherchait sans répit. Des cellules de communication secrètes furent créées à travers le territoire, et d'aucuns cherchaient à enrichir les plans de ceux qui luttaient sans relâche contre l'ennemi. Dans la grande maison de Si Tayeb, on comptait maintenant plusieurs combattants. (à suivre) Y. H.