Moubarak n'a pas abandonné son rêve de céder son fauteuil à son fils Gamal… Le président égyptien a défini à son parti le PND (Parti national démocratique) le programme qu'il doit appliquer durant les cinq prochaines années. Hosni Moubarak s'exprimait notamment devant les députés du PND qui ont raflé pratiquement tous les sièges du Parlement. Les élections législatives des 28 novembre et 5 décembre ont donné environ 85% des sièges au PND, davantage en comptant de nombreux indépendants qui en sont proches. Les plus importantes formations de l'opposition, les Frères musulmans et le parti libéral laïc Wafd, se sont retirées entre les deux tours en dénonçant une fraude massive. Le pouvoir a en revanche jugé le scrutin régulier et honnête ! Moubarak a de fait et surtout en tête l'élection présidentielle qui doit se dérouler en automne 2011 et pour laquelle il n'a toutefois pas indiqué clairement ses intentions. Une chose est sûre, il n'est pas près de lâcher le pouvoir. Il a été très clair sur le sujet en soulignant devant les cadres de son parti, le bloc de ses députés et les membres de son gouvernement : “Les missions et les charges précises qui incombent au parti, au gouvernement et au bloc parlementaire définies, je demanderai, au fur et à mesure, des comptes aux responsables qui ne respecteraient pas le calendrier”. En donnant l'image d'un président pleinement en charge des affaires du pays, Moubarak se pose en candidat pour sa propre succession, malgré son âge avancé et 29 ans de pouvoir sans interruption, ça sera alors son sixième mandat, un record en Afrique ! C'est apparemment l'option qu'il a choisie au cas où il n'arriverait pas à imposer son propre fils Gamal pour sa succession. C'est ce qui est affirmé dans son entourage. Mais, il ne désespère pas de transmettre le bâton de maréchal à Gamal, malgré l'hostilité de l'opposition et l'absence d'entrain de la part d'une population pas du tout enchantée par un régime dynastique. Moubarak a, en effet, fait une allusion devant le congrès du PND à la tendance incarnée par son fils aîné, présenté comme son successeur potentiel, en saluant la “nouvelle pensée” au sein du pari où Gamal exerce de hautes responsabilités. La plupart des membres du gouvernement auraient été placés par Gamal y compris le chef du gouvernement. Ils ont tous l'âge du fils de Moubarak, des quadragénaires. Et beaucoup de nouveaux chefs d'entreprises font également parti du clan de Gamal. Les spéculations sur la succession du président Moubarak avaient été relancées en mars après son hospitalisation en Allemagne pour une ablation de la vésicule biliaire et d'une tumeur intestinale bénigne. L'alternative d'une succession par son fils a fait polémique en Egypte et pour faire baisser la tension, le régime a même avancé la candidature du patron des services égyptiens… Entre- temps Moubarak a repris ses activités et ses voyages à l'étranger. Il n'a pas encore précisé ses intentions pour la présidentielle. Gamal Moubarak se défend, de son côté, de toute ambition personnelle, mais le succès du PND aux législatives, souvent attribué à ses partisans les plus proches, a relancé les commentaires sur sa possible accession à la présidence, en 2011 ou après.