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Voyage au pays des Aïth Soltane
Tifrène (Batna)
Publié dans Liberté le 06 - 01 - 2011

L'abnégation des Aïth Soltane n'est plus à démontrer, les descendants de bouthalaouth aberkane (l'homme au burnous noir) lui sont restés fidèles, aussi bien dans le travail de la terre, que dans le savoir-faire.
À moins d'une heure de route du chef- lieu de wilaya (Batna) vers le sud, sur la RW35 et avant la commune de Sofiane, seul un abribus abandonné, au bord d'une route secondaire, reste comme repère pour indiquer la direction de Tifrène pour les étrangers et surtout pour les commerçants, qui viennent des quatre coins de la wilaya et même des wilayas limitrophes, faire des affaires dans ce nouveau paradis des maraîchers. Désertique et infécond il y a à peine une dizaine d'années, Tifrène et toute la région, ont vu pousser des jardins verdoyants, certainement pas grâce à une baguette magique, mais plutôt à une détermination légendaire connue dans le grand Aurès. L'abnégation des Aïth Soltane n'est plus à démontrer, les descendants de bouthalaouth aberkane (l'homme au burnous noir) lui sont restés fidèles, aussi bien dans le travail de la terre, que dans le savoir-faire.
À cœur vaillant rien n'est d'impossible, cependant… dans cette petite agglomération de 3 000 habitants, il n'y a d'autres ressources et sources de vie que le travail de la terre. Abricotiers, oliviers et maraîchages sont le décor naturel de Tifrène. Dans d'autres circonstances et sous d'autres cieux, les hommes auraient abandonné et levé le drapeau blanc en signe de capitulation, mais ça ne fait pas partie des traditions des Aïth Solatne. Ni route, ni gaz, ni électricité, il y a une quinzaine d'année, des agriculteurs avaient refusé de quitter le pays des ancêtres et après des années de disette et de vaches maigres, ils ont vu leurs efforts couronnés de succès. Mais le village et ses habitants souffrent encore du manque de commodités. L'annexe de l'Assemblée populaire communale, inaugurée tambour battant il y a plus d'une année est toujours fermée et la petite salle de soins est gérée par un infirmier qui n'en fait qu'à sa tête. Les petits soins ne sont prodigués que la matinée, car la modeste salle de soins de proximité ferme ses portes à midi. C'est un épicier dont la boutique fait face au dispensaire, qui nous informe que c'est peine perdue d'attendre l'infirmier, si c'est pour une injection, il ne revient que le lendemain. Aussi bien pour la consommation d'eau potable que pour l'irrigation de leurs vergers, les fellahs souffrent le martyre. Le faible ampérage de l'électricité disponible à Tifrène ne fait pas tourner les grandes motopompes capables de répondre aux besoins de l'irrigation des grands champs et vergers.
Si le programme d'aide aux agriculteurs a pu mettre à la disposition d'un petit nombre de fellahs, quelques bassins et pompes hydrauliques, il est loin, très loin des attentes des agriculteurs que nous avons rencontrés. Pour ne pas rester et attendre, certains agriculteurs ont redoublé d'ingéniosité, pour faire fonctionner des moteurs au gaz butane, initialement prévus pour le carburant (diesel), c'est dire combien la valeur du travail est encore vivace en dépit des entraves.
Avant notre départ, Brahim, chef de famille invoque un autre souci, celui de la scolarité. Les enfants (filles et garçons) du cours moyen sont obligés de prendre le bus à 6h30, pour rejoindre Sofiane, à 7 kilomètres, alors que l'école n'ouvre ses portes qu'à 8h. Au bureau du chef de la commune de Sofiane, Ahmed Chouha semble être bien informé des soucis et tracasseries des citoyens de Tifrène, il nous dit même qu'il compatit et qu'il ne ménage aucun effort pour régler ou du moins atténuer un tant soit peu, les préoccupations des villageois de Tifrène. Evoquant dans le désordre les différents soucis des citoyens, le premier responsable de la commune nous dit : “Nonobstant nos efforts en tant que responsables, nous devons reconnaître que Tifrene semble effectivement être déshéritée, alors quelle ne se trouve qu'à 7 ou 8 km du chef-lieu de la commune. Ainsi c'est une région où les citoyens se sont pris en charge, pour mettre fin à l'assistanat. Il y a dans cette région le plus grand nombre de puits pour l'irrigation, mais l'électrification ne suit pas et ce n'est pas de notre faute. Nous avons contacté et à plusieurs reprises, nos correspondances en témoignent, les responsables de Sonelgaz, mais peine perdue. Aussi bien pour le branchement de l'annexe de l'APC en attente depuis 10 mois, que pour le branchement des exploitations agricoles, il n'y a eu aucun écho, et ce, depuis 2009. Je sais que les agriculteurs souhaitent aussi le branchement au gaz, car le gazoduc n'est qu'à 7 km de leur exploitation, mais on nous a signifié que le nombre des habitants est insuffisant pour prétendre au branchement du gaz et c'est valable pour la salle d'accouchement et autres infrastructures”. On apprend en aparté qu'effectivement l'infirmier responsable de la gestion de la salle de soins a été déjà sanctionné lors d'une visite d'une commission de santé de wilaya, mais comme si de rien n'était, le dispensaire est géré comme un magasin.
Les Aïth Soltane qui sont, certes, de grands travailleurs, ne manquent cependant pas d'humour, comme un jeune technicien qui apporte son savoir théorique (comme il le dit lui-même) à son père agriculteur et nous suggère une solution, plutôt originale, pour pallier le nombre insuffisant des habitants du village : faire appel aux Chinois…. et Sonelgaz reviendra à de meilleurs sentiments.


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