RESUME : Chafika surprend ses proches. Elle ne les retient pas. S'ils veulent aller au mariage de Djamel, elle n'y voyait que du bien. Elle aura ainsi des nouvelles de lui grâce à eux. El Hadj Tewfik décide d'aller parler à Djamel. Si ce dernier voudrait bien l'écouter. 24eme partie -El Hadj Toutou... Comment vas-tu ? Maman ne t'a pas encore empoisonné ? Tu devrais faire des examens ? Avec tout ce que tu as pris ? L'accueil de Djamel ne lui réchauffe pas le cœur. Le vieux père est déçu. Cela est visible sur son visage puisque Djamel le prend par le bras, un sourire au coin de la bouche. - Je sais, je sais... Tu n'y es pour rien, mais si elle a tenté de nous empoisonner, elle peut très bien te tuer, toi aussi ! Est-ce que tu en as conscience ? - Oui. Mais je trouve que tu exagères, ta mère ne veut pas ta mort, lui affirme El Hadj. Elle croyait que cela te ramènerait à la maison. - Elle peut toujours attendre, rétorque Djamel alors qu'ils marchaient hors de l'hôpital, sans but précis. Je ne reviendrais plus El Hadj Toutou ! - Cesse de me dire El Hadj Toutou ! Chafika a toujours eu un mauvais caractère, je ne te l'apprends pas ! Elle a toujours fait ce qu'elle voulait, des erreurs que je lui pardonnais. Je la comprends depuis toujours. C'est sa façon d'aimer qui est différente de la nôtre. - Elle ne sait pas ce qu'est le mot “aimer” ! dit Djamel à son père. Il faut toujours qu'elle ordonne et contrôle tout. Que tout soit comme elle le veut sinon la guerre est déclarée ! Je ne veux plus vivre ça, et puis, elle ne sait pas respecter le choix des autres. Je vais me marier avec Sihem et si par malheur, on s'est réconciliés avant, elle va tout faire pour gâcher notre mariage. - Tu te trompes ! Ta mère a beaucoup changé. Elle regrette ce qui s'est passé. Elle a beaucoup de peine. C'est difficile à croire mais c'est la vérité. Votre séparation est pire qu'une torture. - Elle aurait dû faire attention ! Elle n'a rien fait pour préserver notre entente, murmure Djamel. Les remords ne lui serviront à rien. Elle ne doit pas s'attendre à un miracle car elle a tout gâché. - Malgré tout, elle reste ta mère. Je suis sûr que si tu faisais un effort et que tu venais la voir, tu ramènerais la joie de vivre en elle, lui affirme El Hadj Tewfik. Elle ne se mêlera plus de ta vie privée, je te le jure ! Elle regrette ce qui s'est passé et elle ne refera pas la même erreur. - Si elle veut venir, elle est la bienvenue. On se marie dans dix jours, au restaurant. Je vous enverrais l'invitation si vous tenez à venir, vous serez les bienvenus. Mais ne compte pas sur moi pour venir la voir. Elle peut toujours attendre. El Hadj Tewfik a le cœur déchiré par la déception. Rien ne pourra faire fléchir son fils. Même s'il refusait de l'admettre, il était têtu comme sa mère. - El Hadj Toutou, je suis de service, j'ai perdu beaucoup de temps. On se reverra au mariage ? - Peut-être... Je verrais d'ici-là ! Porte-toi bien mon fils. Ils se séparent sans même avoir pris un café ensemble. El Hadj ne rentre pas à la maison. Il va à la boutique. Il ne veut pas voir sa femme dès maintenant. Il lui avait promis de tenter de le ramener à la maison et comme cela n'avait pas marché, il redoutait l'instant où il lui dira qu'elle ne devait plus rien espérer de Djamel. Il était aussi rancunier qu'elle et elle aussi têtue que lui. Ils avaient ces deux défauts. Ni l'un ni l'autre ne voudra faire le premier pas. Mais cela ne l'empêchera pas d'aller au mariage. El Hadj ne perd pas de temps pour acheter son cadeau. Il appelle ses filles, leur demandant de venir y assister, même si elles n'étaient pas invitées. Il refusait que Djamel puisse être seul, le jour de son mariage. Il ne voulait pas le laisser à Sihem, rien qu'à elle. Malgré tout, même s'ils n'avaient pas le droit de discuter son choix, ils avaient le droit de le voir. Djamel restait leur fils, malgré tout. (A suivre ) A. K.