Reporté à trois reprises, le dossier de l'attentat du Palais du gouvernement sera rouvert le 14 mars prochain. Le tribunal criminel près de la cour d'Alger a donné hier matin le coup d'envoi de la première session criminelle de l'année 2011. Il s'agit d'une session ordinaire qui statuera d'ici le 29 mars sur pas moins de 200 affaires. L'audience inaugurale a traité de deux affaires. La première est liée à un homicide volontaire avec préméditation et la deuxième à l'atteinte aux mœurs. Il faut dire que les affaires liées aux mœurs et à la pudeur sont de plus en plus répandues dans notre société. D'ailleurs cette session statuera aussi sur des dossiers lourds où des mineures sont entraînées de force et kidnappées par des membres de réseaux spécialisés dans la prostitution qui les exploitent à leur compte. En fait, les dossiers enrôlés pour cette session traiteront de divers crimes qui reviennent assez souvent ces dernières années tels que ceux liés aux homicides volontaires, vols, coups et blessures, fraude et évasion fiscale qui connaissent une véritable ascension ces dernières années. Ceci sans oublier les affaires liées au terrorisme qui se taillent la part du lion dans le planning des audiences. On en recense près d'une trentaine dont la principale est celle de l'attentat du 11 avril 2007 qui a ciblé le siège du Palais du gouvernement et dont le bilan officiel était de 9 morts et 32 blessés. Le procès est prévu le 14 mars prochain. Pas moins de 18 personnes dont 7 détenues et 10 en fuite dont l'“émir” du GSPC, répondront des chefs d'inculpation d'appartenance à un groupe terroriste dont le but est de créer un climat d'insécurité, de participation à des actes terroristes avec usage d'explosifs et homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Selon l'arrêt du dernier renvoi, les huit accusés présents, dont un en liberté provisoire, ont reconnu, lors de leur première comparution, “avoir planifié et exécuté” l'attentat qui a visé le Palais du gouvernement. Ils ont également reconnu leur appartenance à la phalange katibat El-Arkam activant sous la bannière du GSPC. Par ailleurs, cette première session criminelle sera marquée par des procès particuliers dont la nature des crimes commis n'est pas très répandue. Il s'agit entre autres de dossiers liés au trafic de bébés. Trois affaires impliquant plus d'une dizaine de personnes, dont des femmes, y sont programmées. Les prévenus sont accusés d'avoir “donné un bébé à une femme qui ne l'a pas mis au monde et dont l'identité n'est pas connue, usurpation de fonction, détention de documents sans aucun droit et non-dénonciation de crime” ou encore “déclaration d'un nouveau-né sous la filiation d'une femme qui ne l'a pas mis au monde dont le but est de cacher son identité, fausse déclaration, fausse identité et menace”. Le phénomène de la harga n'est pas en reste, avec une principale affaire traitant du “trafic humain au sein d'un réseau criminel bien organisé, embarquement clandestin et sortie illégale du territoire national” inculpant 7 personnes. Une autre audience peu ordinaire, celle d'un réseau constitué de 38 personnes dont la grande majorité des étrangers en situation irrégulière en Algérie, sera jugé pour entre autres “falsification de la monnaie, faux et usage de faux, immigration clandestine...” Nous citerons enfin les nombreuses affaires de commercialisation et d'importation de quantités importantes de drogue.