“L'Irak a cherché à disposer des capacités à produire des armes de destruction massive mais les a détruites après 1991 et n'en a pas stocké”, a estimé Rolf Ekeus, ancien chef des inspecteurs en désarmement de l'Onu. “Les forces de la coalition en Irak n'ont pas été en mesure de trouver des armes chimiques, biologiques ou nucléaires parce qu'il n'y en a plus”, a déclaré lundi soir à la chaine de télévision publique américaine PBS, M. Ekeus, qui fut de 1991 à 1997 chef de l'Unscom, la première commission de désarmement. “J'ai très clairement le sentiment que la politique de l'Irak, longtemps avant la guerre, était de se doter des capacités pour produire des armements (...) pour la situation de conflit, pas d'en produire pour les stocker et avoir un problème de gestion des stocks", a déclaré Rolf Ekeus à Jim Lehrer qui l'interrogeait. Selon lui, la présence d'inspecteurs en désarmement après 1991, et la détérioration des armes chimiques et biologiques dont Bagdad avait fait l'expérience pendant les huit ans de guerre contre l'Iran (1980-1988) avait, en fait, dissuadé les Irakiens de les stocker. M. Ekeus estime, comme son successeur Hans Blix l'a dit cette semaine, que Saddam Hussein s'est probablement débarrassé de la plupart des armes de destruction massive après 1991 mais qu'il a prétendu le contraire pour empêcher toute attaque. “à mon avis, ils n'ont rien produit depuis 1991, pour plusieurs raisons et, notamment, à cause des inspecteurs de l'ONU”, a-t-il ajouté. Le diplomate suédois estime que la coalition dirigée par les Américains devrait encore interroger "des ingénieurs, des spécialistes, des chercheurs et inspecter des installations civiles" pour pouvoir déterminer si l'Irak dispose d'armes de destruction massive.