Organisé depuis jeudi dernier, à la salle Ibn Zeydoun, par l'association Zahra en partenariat avec l'Office de Riadh El Feth, le festival de la solidarité Nadhra Jadida a pris fin avant-hier soir en présence d'un grand nombre de jeunes et de moins jeunes, venus écouter la belle brochette d'artistes, et surtout soutenir la noble cause que défendent les organisateurs : véhiculer un message positif et aider les malades atteints du cancer. D'ailleurs, tous les fonds récoltés durant les trois jours du festival, qui a vu défiler treize artistes — pour la plupart de jeunes groupes représentant la nouvelle scène algérienne — iront à des associations qui luttent sur le terrain. Et c'est Amel Zen et le groupe Maghreb Fusion qui ont ouvert la soirée. La chanteuse aux pieds nus, au charme naturel, a repris quelques-uns des plus beaux standards du patrimoine algérien, maghrébin et méditerranéen, notamment Lamouni li gharou meni, Quizàs, Chahlet Laâyani, Ana El warqa el meskina, ou encore Mchat Aâliya et Ya babor. Ayant participé à la première édition d'Alhane wa Chabab, Amel Zen semble avoir beaucoup appris de son expérience dans l'école : aisance, jeu de scène ; mais elle s'est surtout trouvée une identité artistique, en attendant des compositions originales. Même s'ils n'étaient pas réellement inspirés ce soir-là, les Caméléon, et comme attendu, ont mis le feu à la salle. Avec leur look de premiers de la classe et leurs sonorités fortement inspirées du raï, faisant parfois penser au style, ô combien recherché, du groupe Polyphène, les Caméléon, par la voix de leur leader introverti, Hcène, ont interprété des extraits de leur album qui n'attend qu'un producteur, notamment El Bir sghir (qui fait le buzz sur le net et qui a été repris en chœur par l'assistance), Li Leh, Rechany, Telâabha et Kif el ouard el medbal. Les artistes ont interprété, ensuite, l'hymne du festival. Juste après, place à la jeune formation Tataful, dont la prestation d'Ibn Zeydoun représente l'une de leurs premières scènes. Même si leur programme musical était marqué par des reprises, il semblerait que le style des Tataful est déjà tout trouvé. Et cette découverte nous la ferons lorsque le groupe reprendra Clandestino, de Manu Chao. Le chanteur et guitariste du groupe, Petit Moh, très à l'aise sur scène, a repris, en compagnie de son frère, Djamil, chanteur des Djmawi Africa, un des titres emblématiques de ce groupe qui a marqué la scène musicale ces cinq dernières années. Les airs gnawis, entraînants et enjoués, des Ouled Hawssa, clôtureront en beauté la soirée. Le pari de l'association Zahra est donc tenu et gagné. Toutefois, deux points sont à signaler. Le premier est plutôt un souhait : que ce festival devienne un rendez-vous annuel incontournable. Le second -soutenir les associations, donner le sourire aux malades et faire en sorte qu'ils vivent leur vie, le plus dignement possible- se fait à l'année, et pas uniquement à des occasions particulières. À bon entendeur…