Ahmed Badaoui, l'ex-secrétaire général du syndicat des douanes, a été mis, hier, sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Selon Me Ben Isaâd, un de ses avocats, “il est poursuivi pour incitation au rassemblement, outrage à corps constitué et activité dans une association non agréée”. Ahmed Badaoui a été libéré après 48 heures de détention dans les locaux de la police. Il a été présenté, hier, devant le procureur près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs suite à l'enquête diligentée par les services de la Police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger sur instruction du parquet qui s'est autosaisi de cette affaire. Des syndicalistes, des avocats et des citoyens se sont rassemblés hier après- midi devant le bureau du procureur près le tribunal de Sidi M'hamed pour demander la libération immédiate avant d'être informés que la présentation de ce dernier aura lieu au tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été mis sur place pour éviter tout débordement. Des membres du comité pour la libération de Badaoui (CLB) créé le jour de son arrestation étaient nombreux à assister à la présentation. Ils ont été empêchés de rentrer au tribunal. Ahmed Badaoui a été arrêté samedi soir à son domicile à Birkhadem par les éléments de la SWPJ d'Alger. Il aurait envoyé des SMS à ses proches applaudissant la chute du pouvoir tunisien. Les enquêteurs de la PJ auraient saisi aussi l'unité principale de son ordinateur, mais rien n'a filtré sur son contenu. Me Zehouane nous a affirmé, hier, dans un entretien téléphonique, que Badaoui avait assisté à une réunion-débat sur la situation en Tunisie et les dernières émeutes en Algérie. Il allait rejoindre son domicile à Tixeraïne à bord de son véhicule quand il fut coincé par un véhicule qui s'est avéré être un véhicule de police. “On l'a informé qu'il venait de commettre un accident corporel et a causé la mort d'une petite fille et qu'il devait les suivre au commissariat”, précise Me Zehouane avant d'ajouter que c'est au niveau du commissariat central qu'il a été informé du motif de son arrestation : “complot pour renverser l'état algérien” ,et ce, sur la base des SMS envoyés à ses proches et amis où il applaudit la chute du pouvoir tunisien. “On l'a interpellé juste pour ce souhait, c'est une honte !” toujours selon Me Zehouane. Pour le président de la Laddh, la mesure de la justice de libérer Badaoui et le mettre sous contrôle judiciaire “est une bonne nouvelle et on restera mobilisés pour les prochains jours”.