Le procès en appel de l'affaire des vaccins périmés a été ajourné pour le 9 février prochain. La décision a été prise par le juge, Omar Belkharchi, président de la chambre correctionnelle de la cour d'Alger. Le renvoi de cette affaire pour la deuxième fois a été prononcé suite à l'état de santé de l'accusée, Nadia T., ex-directrice commerciale au sein de l'institut Pasteur, condamnée à 4 ans de prison avec sursis. Cette dernière a eu un malaise en pleine audience, d'autant qu'elle venait d'être opérée, souffrant de maladie incurable. Le juge a décidé, devant son très mauvais état de santé, le report malgré l'opposition de la défense, des autres accusés dont le détenu A. Amar, représentant du laboratoire indien. Mais le magistrat a justifié sa décision par le fait que “le procès a été reporté la dernière fois à cause de l'état de santé du détenu qui souffrait d'un mal de tête alors que cette femme est sérieusement malade !” Et d'ajouter : “Essayez plutôt de lui remonter le moral.” Ce qui poussa d'ailleurs l'accusée à se présenter difficilement à la barre épaulée par sa sœur pour demander à être jugée. Elle éclata en sanglots devant les remarques indélicates des proches de quelques accusées. Mais le juge maintient sa décision du report tout en lui demandant d'aller se reposer. À ce propos, son avocat, Me Chorfi Chérif, avait réaffirmé que cette dernière en sa qualité de responsable du laboratoire du contr le de la qualité de l'IPA “a toujours dénoncé les irrégularités concernant les marchés publics conclus avec les laboratoires étrangers par le biais d'écrits au ministère mais elle s'est retrouvée dans les bancs des accusés !” Me Amara a introduit, pour sa part, pour la deuxième fois consécutive, la demande de liberté provisoire pour A. Amar, le seul accusé détenu dans cette affaire, mais elle fut rejetée. Tous les accusés se sont présentés en fin de matinée d'hier devant la barre ainsi que deux témoins. La défense a introduit au début de l'audience une requête concernant la demande de prescription de l'affaire qui a été déclenchée en 2005 et aucune mesure n'a été prise à l'époque contre les accusés selon la défense alors qu'ils n'étaient auditionnés et jugés qu'en 2009. “L'affaire remonte à 2005, lorsqu'une lettre anonyme a été reçue par les services de sécurité concernant un important lot de vaccins contre la grippe, la tuberculose, la rougeole et des vaccins pour nourrisson acquis par l'IPA auprès de quatre laboratoires étrangers par voie de marchés publics suspects. Cependant, l'enquête n'a débuté qu'en novembre 2009 et a mis à jour la mauvaise gestion de l'ancien DG de l'IPA et révélé que la majorité des contrats passés avec des fournisseurs étrangers étaient non-conformes à la réglementation des marchés publics", précise les avocats de la défense. Et d'ajouter : “Il s'agit d'une affaire pour orienter le scandale des vaccins de la grippe porcine.” Pour rappel, le tribunal de Sidi M'hamed avait prononcé en première instance, en date du 13 octobre 2010, des peines allant d'une année de prison avec sursis à 10 ans de prison ferme à l'encontre des dix cadres, dont l'ex-directeur général de l'IPA, Miloud Belkaïd, actuellement en fuite et qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Les mis en cause sont accusés de passation de marchés publics contraire à la législation, dilapidation de deniers publics, obtention d'avantages injustifiés et négligence manifeste ayant causé un préjudice à l'Etat de l'ordre de 147 531 844 DA.