La campagne de vulgarisation des différents dispositifs d'emploi, organisée avant-hier à Naciria par la direction locale de l'emploi, a vite débordé pour se transformer en une manifestation contre le chômage et la précarité. N'ayant pas été convaincus des formules d'emploi qui leur ont été proposées lors de cette rencontre, des jeunes ont quitté la salle où ils étaient regroupés pour se diriger vers la RN12, où ils ont déposé, sur la chaussée, des blocs de pierre et brûlé des pneus et ce, pour réclamer des emplois stables et rémunérateurs. “Nous voulons de vrais postes de travail et non des emplois précaires”, diront les manifestants. Certains d'entre eux n'ont pas apprécié les changements opérés dans les dispositifs d'insertion où il n'est plus permis de se faire inscrire au niveau de l'APC pour l'obtention d'un contrat de travail. Mais, c'est au niveau des agences d'emploi que les jeunes doivent déposer leurs dossiers pour exercer un travail dans les secteurs de l'hydraulique, des forêts, des travaux publics ou le tourisme. Les jeunes jugent cette décision prise par le ministère du Travail de contraignante, alors que la direction de l'emploi la justifie par l'incapacité des APC à gérer ce dispositif et faire profiter la commune de la main-d'œuvre offerte grâce à ces contrats de travail. Cependant, les manifestants ont surtout formulé leurs critiques à l'endroit des pouvoirs publics, leur reprochant de continuer à fermer les yeux quant à la situation de la zone industrielle de Naciria qui n'a jamais été opérationnelle. À noter que plus de 30 terrains ont été distribués il y a plus de 20 ans à des investisseurs. “Où sont ces investisseurs qui ont acheté des terrains au dinar symbolique en 1989 au nom de la création de l'emploi qu'ils ont abandonnés ou revendus ?” crie un jeune de la ville. En dehors de Manuca, une entreprise privée de production de chaussures, et l'unité de production de décolletage et du flexible Décoflex, aucune autre entreprise n'est opérationnelle. Les jeunes s'interrogent sur l'attitude des pouvoirs publics qui, selon eux, ne font rien pour redémarrer cette zone d'activité et se contentent de nous proposer des emplois précaires moyennant des salaires misérables.