Le ministre du Commerce a estimé que la subvention des produits alimentaires de base ne doit profiter qu'aux nécessiteux. Il a affirmé qu'il n'existe pas dans le pays une situation de monopole sur le marché du sucre et de l'huile, mais de dominance qui n'est pas illégale. Le conseil national de la concurrence sera réactivé. Son collègue de la Santé a, quant à lui, évoqué l'avant-projet de loi sur la politique de santé, sur lequel seront consultés 1 000 acteurs dans le secteur, la semaine prochaine. Douze questions orales de députés ont reçu, jeudi matin, des réponses de la part des ministres du Commerce, de la Santé et de la Réforme hospitalière, du Travail et de la Sécurité sociale et du Tourisme. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a ouvert le bal en apportant son éclairage à une préoccupation d'un parlementaire relative à la fluctuation du prix des matériaux de construction, particulièrement le ciment. Le membre du gouvernement a rappelé que “les prix sont libres et n'obéissent qu'aux seules lois de l'offre et de la demande. Mais cette liberté du marché n'empêche pas l'état d'intervenir pour plafonner les prix quand la situation l'exige”. Le ministre a relevé également que les opérations de contrôle du marché ont révélé des transactions sans factures d'une valeur de 21 milliards de DA entre mars 2008 et décembre 2010. “Durant cette période, 87 000 interventions de contrôle ont été enregistrées et 11 500 procès-verbaux dressés. Ce qui a permis la saisie de 1,4 milliard de DA de ciment et la décision de fermeture de 323 locaux commerciaux”, a-t-il ajouté. Dans ce sillage, il a indiqué que 11 000 tonnes de produits non conformes aux normes ont été saisis au niveau des frontières algériennes, de janvier à septembre 2010. Les services de son ministère ont interdit, en outre, l'entrée de 1 771 cargaisons d'une valeur totale de 870 millions de DA. En marge des travaux de la plénière, le ministre du Commerce a affirmé, suite à une question posée par un journaliste, que son département ne pose aucun problème au patron de Cevital. “Nous avons tenu une réunion le 9 janvier, avec les importateurs et les producteurs de sucre et d'huile, pour trouver une solution à la hausse de leurs prix à la consommation. Nous avons convenu d'un plafonnement des prix et d'un calendrier pour les appliquer. M. Rebrab s'est précipité pour baisser les prix de ses produits. Pour cette raison, nous lui avons adressé une mise en demeure”. À ce propos, il a nié l'existence d'une situation de monopole sur le marché de l'huile et du sucre. “Nous avons une situation de dominance, qui n'est guère interdite pas la loi”, a-t-il précisé. Plus clairement, la législation algérienne autorise un opérateur économique de détenir jusqu'à 45 % des parts du marché. Il a jugé, néanmoins, urgent de réactiver le Conseil national de la concurrence, en panne depuis une dizaine d'années. “Un conseil interministériel se tiendra bientôt pour mettre au point les textes régissant son fonctionnement” a annoncé M. Benbada. Il a estimé, par ailleurs, judicieux de faire profiter de la subvention par l'Etat, des produits de base aux nécessiteux. “Le défaut du plafonnement des prix du pain et du lait est qu'il profite à tout le monde, ne faut-il pas que les Algériens ouvrent un débat sur ces subventions. Est-ce qu'elles doivent continuer à être généralisées?”, s'est il interrogé avant de poursuivre “cela serait extraordinaire que les syndicats, les associations et les citoyens débattent d'une formule appropriée de cette subvention et proposer des alternatives aux questions qui concernent les citoyens”. 29 écoles paramédicales d'ici à 2014 En plénière de l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a reconnu que le secteur accuse un grand déficit en paramédicaux. À ce titre, il a annoncé que 29 nouvelles écoles de formation paramédicale seront ouvertes à l'horizon 2014. Cela permettra la formation de quelque 9 000 infirmiers, toutes spécialités confondues. Sur un autre registre, M. Ould-Abbès a attesté que 198 inspecteurs au niveau national, ont été formés pour contrôler les opérations de transfert des malades du secteur public vers le privé. Il a regretté l'apparition de ce phénomène, contraire à l'éthique et à la déontologie. Son collègue du Travail et de la Sécurité sociale a affirmé que la création d'emplois n'est pas du seul ressort de l'état. De son avis, c'est l'investissement dans le secteur économique qui est davantage générateur de postes de travail. Il a expliqué la nouvelle stratégie de son département, qui repose “sur l'encouragement de l'investissement créateur de richesses et d'emplois et comprenant des mesures d'encouragement de l'emploi notamment à travers la levée des restrictions administratives et financières pour l'amélioration des performances des dispositifs de l'emploi”. À un député qui remettait en cause la baisse du taux de chômage, dans les proportions présentées par le gouvernement, M. Louh a informé que 530 917 jeunes ont été recrutés en 2010, parmi lesquels 130 000 diplômés universitaires. Dans le détail, il a indiqué 60 133 recrutements ont été effectués par le biais de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ), 15 804 par la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) et 181 839 emplois créés dans le cadre de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM).