Ils étaient des milliers à répondre au mot d'ordre du RCD “pour un changement radical du système”. La marche initiée par le RCD et soutenue par certaines associations, le collectif des étudiants et la coordination des lycéens, a drainé des milliers de personnes. Pari réussi pour le RCD à Béjaïa. Il faut dire que cette marche, organisée hier dans les rues de Béjaïa, a été un franc succès. On n'aura remarqué la présence d'anciennes figures du parti au niveau local dans la foule. Résultat : ils étaient des milliers (plus d'un millier selon les estimations de la police) à répondre au mot d'ordre du RCD : “Pour un changement radical du système”. Il faut dire que l'initiative du RCD est soutenue par un certain nombre d'associations, le collectif des étudiants de l'université de Béjaïa, ainsi que la coordination des lycéens, un nouvel acteur avec lequel il faudra compter dans les mois et les années à venir. Les manifestants, qui ont afflué de toutes les communes de Béjaïa, se sont donné rendez-vous à l'esplanade de la Maison de la culture. Point de départ de la procession, organisée en groupes. Et tout au long de leur itinéraire, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, en l'invitant à partir, avant qu'il ne soit trop tard. Allusion faite au départ dans des conditions rocambolesques de l'ex-président tunisien, Ben-Ali. Mais aussi au scénario en cours à Oum-Edounia, l'Egypte. Les mots d'ordre, transcrits sur des banderoles brandies par les marcheurs, rappellent parfaitement ceux portés à Tunis contre Ben Ali ou au Caire contre Moubarak : “Bouteflika dégage”, “Non au régime qui dénie la nation algérienne”, “Pour un changement radical du régime”, etc. Face au siège de la wilaya, un meeting a été improvisé par les organisateurs. Devant une foule compacte qui affiche sa profonde aspiration à un changement démocratique, les intervenants ont tour à tour tiré à boulets rouges sur le pouvoir. Succédant aux délégués du collectif des étudiants et de la coordination des lycéens, le sénateur et ex-P/APW de Tizi Ouzou, Mohamed Ikherbane, a déclaré que “nous adressons un message clair au pouvoir, d'ici, de Béjaïa. L'heure a sonné pour son départ”. La société a, a-t-il ajouté, des revendications claires qui ne peuvent être réduites à la question de la flambée des prix du sucre et de l'huile. Par la même occasion, l'orateur a exhorté son assistance à se rendre massivement, le 12 février prochain, à Alger, pour la marche de la Coordination pour le changement et la démocratie. Le député Boubekeur Dergueni de la circonscription de Béjaïa abonde dans le même sens que son camarade. “La formidable mobilisation d'aujourd'hui est une réponse à ceux qui pensent que les derniers événements n'ont aucune connotation politique. La rue est aujourd'hui acquise clairement pour un combat pacifique et démocratique”. “Nous sommes les maîtres des lieux comme on le sera le 12 février à Alger”, ajoute-t-il en conclusion de son intervention.