Le secteur de l'habitat se dote, depuis quelque temps, d'outils et de procédures réglementaires pour parfaire sa politique dans la réalisation du fameux programme du million de logements inscrit dans le quinquennal 2010/2014. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui a présidé hier le regroupement national des organismes de contrôle technique (CTC), est revenu encore une fois sur le leitmotiv de la qualité. Et, en toute objectivité, l'on ne peut que se réjouir de savoir que l'intérêt accordé à cette institution est une preuve des pouvoirs publics de rompre avec un passé où les carences et les négligences faisaient les ingrédients d'une gestion abracadabrante. Qualité et performance sont les mots-clés de son discours d'ouverture rappelant que le groupe CTC a connu, ces derniers mois, “un amendement stratégique et un retour aux bonnes méthodes de travail devant lui permettre de pratiquer l'exercice de contrôle technique et de préparer ses outils pour une participation effective dans la promotion de l'opération construction de manière générale, et l'amélioration de l'industrie du bâtiment de manière particulière”. Cette correction était donc nécessaire pour rappeler également à “certains ayant une vision étroite en considérant que les programmes de construction ne sont pas plus que des marchés juteux, ignorant, du coup, les retombées de leur gestion approximative et précipitée”. Sur un autre plan, le ministre a exhorté les responsables des CTC d'inclure dans leurs activités les corps d'Etat secondaires (CES) et les corps d'Etat techniques (CET), considérés comme valeur ajoutée pour cet organisme. “Il a été prouvé que ces deux aspects peuvent constituer une source de dangers et de non-qualité résultant du surplus de produits et matériaux douteux et une insuffisance dans les capacités d'exécution”, commente le ministre. Et d'ajouter qu'il est temps pour les CTC de préparer des moyens et des outils unifiés tels que le guide méthodologique, le plan de la qualité et autres fascicules techniques et organisationnels spécifiques. Il est aussi attendu de cet organisme de prendre en charge certains axes stratégiques dont on peut citer la formation et le développement des compétences, le développement des veilles réglementaires et techniques. “Pour cela, il est devenu impératif de penser à la création d'un observatoire de la qualité des matériaux et produits de la construction devant compter parmi les grands travaux les plus structurés dans la politique de stratégie managériale”, fera savoir le ministre, qui explique que “cet observatoire sera pour les pouvoirs publics et les parties concernées un outil scientifique de la veille stratégique, de même qu'il serait judicieux de penser à la création du label qualité bâtiment destiné aux opérateurs dans le domaine du bâtiment, dans le sens d'une motivation des compétences”. Il y a lieu de noter que le groupe CTC, qui compte cinq organismes à l'échelle nationale (Centre, Est, Ouest, Chlef et Sud), fête, cette année, son quarantième anniversaire (créé en 1971). Trois ateliers se sont réunis, hier, au siège de l'ISGP de Bordj El-Kiffan, autour des thèmes : uniformisation des processus et procédures de la mission contrôle de normalisation de risques (NR), uniformisation des processus et procédures de contrôle technique des corps d'Etat techniques du bâtiment, programme de formation à court et moyen terme. À rappeler enfin que le CTC a joué un rôle majeur et déterminant dans la normalisation des risques liés à la construction, au développement de la qualité, à l'élaboration de la réglementation technique et à la vulgarisation des savoirs et des règles de l'art au sein de la chaîne d'intervenant. Il a systématiquement accompagné les programmes de construction et contribué à l'essor de la branche.