L'olivier se meurt en Kabylie. En plus des feux de forêt qui ravagent chaque année des milliers d'oliviers, le relief accidenté et le manque de formation des oléiculteurs n'ont pas permis un meilleur développement de la filière oléicole. Ce qui a influé sur le niveau de production des récoltes oléicoles. C'est partant de ce postulat que l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou a invité M. André Pinatel, président de la Chambre d'agriculture de la Haute-Provence PACA (France) pour aborder la problématique de l'agriculture en Méditerranée et les perspectives de développement de l'oléiculture méditerranéenne. D'emblée, M. Pinatel est revenu longuement sur son expérience personnelle en tant exploitant d'oliveraie dans l'Hexagone. Il a ainsi exposé les différentes étapes qui ont permis d'améliorer, tant en quantité qu'en qualité, la production de l'huile d'olive à l'effet de tirer profit des expériences notamment dans la promotion et la valorisation des produits de terroir en général. Le rôle des Chambres consulaires a été mis en exergue par le conférencier qui soutient que le renouveau oléicole passe nécessairement par la réhabilitation de l'olivier mais aussi par la formation d'une nouvelle génération d'oléiculteurs. La modernisation des huileries permet aussi d'avoir une huile de qualité aux normes arrêtées par le Conseil oléicole international. En outre, une production de l'huile d'olive en qualité et en quantité permettra sans doute de meilleures capacités de stockage et une rapidité dans le processus de production. Ce qui ne manquera pas de générer une augmentation des rejets, comme le grignon, utilisé pour le chauffage et la fertilisation des sols. Sa visite en Kabylie a permis au président de la Chambre d'agriculture de PACA d'avoir une idée précise sur le travail de la terre ici en Algérie. “J'ai trouvé des gens motivés et fiers de leur travail et passionnés qu'ils sont par l'oléiculture”, a déclaré l'orateur, devant une assistance nombreuse composée d'élus, de parlementaires, de représentants des services techniques et des Chambres consulaires et des universitaires. Le conférencier a suggéré au cours de son intervention le cheminement d'une meilleure valorisation des produits du terroir et de l'huile d'olive en particulier. Arriver, par exemple, à une appellation d'origine, comme cela été le cas au Maroc, serait le meilleur débouché pour s'insérer dans le marché. “Chez nous, nous avons entamé le renouveau oléicole en 1992, et l'appellation d'origine n'a été rendue effective qu'en 1998”, a expliqué M. Pinatel. Celui-ci a, cependant, insisté sur l'optimisation du potentiel existant avant d'espérer un début de renouveau de la filière. Aujourd'hui, la consommation mondiale de l'huile d'olive correspond à peu près à la production qui est de l'ordre de 2,5 millions de tonnes. Les plus grands stocks se trouvent en Espagne, a précisé André Pinatel.