Accusés de n'avoir d'existence que dans le monde virtuel, certains facebookeurs ont prouvé le contraire, en s'exprimant sur le terrain et en adhérant à la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). C'est le cas du collectif Algérie Pacifique. Il a été créé, en janvier dernier, par un groupe d'internautes qui aspire à une meilleure Algérie. “Une Algérie plus libre, plus saine et plus juste”, peut-ont lire dans le profil du facebook du collectif. Il se dit, également, conscient du malaise qui ronge la société algérienne, l'un des motifs qui le pousse à se mobiliser afin de créer une dynamique sur la Toile et de reconquérir l'espace public. Leur première sortie sur terrain est un rassemblement, lancé sur le Web, à la place du 1er-Mai en janvier dernier, afin d'exprimer leur solidarité avec la révolte tunisienne et réclamer un changement pour l'Algérie. Partageant les mêmes objectifs que la coordination, le collectif Algérie Pacifique déclare qu'il participera avec ses centaines d'adhérents à la marche du 12 février lancé par la CNCD. Le jeune Amine Menadi, représentant du collectif Algérie Pacifique estime que cette marche est une action populaire et que la coordination n'est qu'un organe “fédérateur” qui travaille en collaboration avec la société civile (associations, syndicats, partis politiques, jeunes, chômeurs, étudiants…) afin d'arriver à un seul résultat : le changement. “À travers cette action, nous espérons créer une grande mobilisation et renouer avec la culture de la manifestation libre et pacifique que certains veulent nous faire croire qu'elle n'est qu'un mythe. Une fois dans la rue, c'est au peuple d'exprimer ses revendications”, nous a-t-il déclaré. Amine, âgé d'une vingtaine d'années, estime que le premier acquis devrait être “le droit du peuple à s'exprimer librement. D'exprimer ses revendications, son ras-le-bol des politiques de bricolage qui ne génèrent que la disparition des classes moyennes, la fuite des cerveaux, la harga et l'immolation qui prend de l'ampleur sans inquiéter le régime en place”. Il précise également que pour arriver à un réel changement, il faut une mobilisation continue. “Au sein de notre collectif, nous faisons en sorte qu'il y ait une continuité de mobilisation, même si nous savons que les actions à venir dépendront des résultats de la marche pacifique de samedi prochain.”