Un collectif de femmes sahraouies venues des territoires occupés par le Maroc ont résisté mardi à Dakar aux menaces d'extrémistes marocains et animé une conférence historique sur les violations des droits de l'homme dont est victime le peuple sahraoui sur sa propre terre. La conférence prévue dans le programme du Forum social mondial (FSM) a été précédée par une intervention musclée des agents de sécurité qui ont évacué au moins une trentaine de perturbateurs qui voulaient empêcher la tenue d'un débat qui se voulait être “libre et démocratique”, a-t-on constaté sur place. La rencontre, qui a drainé une grande foule composée de Sahraouies victimes, militants des droits de l'homme, ONG, associations internationales soutenant les combats des peuples pour l'indépendance, ainsi que des représentants de la presse internationale, a été marquée par des témoignages poignants, émouvants et authentiques sur les violations “systématiques” des droits de l'homme au Sahara occidental, territoire déclaré par l'Onu en 1966 non autonome et occupé par le Maroc depuis 1975. En effet, tour à tour, plusieurs intervenantes ont évoqué des scènes illustrant “les atrocités et les exactions commises par le régime marocain contre les enfants, les femmes et les personnes âgées pour réprimer un peuple luttant pour son droit à l'autodétermination”. La rencontre a duré plus de deux heures sous l'œil vigilant d'un service d'ordre contraint à assurer la sécurité des Sahraouis, suite à la forte mobilisation, en leur faveur, des participants qui menaçaient de se retirer du FSM si de nouvelles agressions venaient à être commises par les membres de la délégation marocaine. Dans leurs interventions, Mme Layla ElIili et ses compatriotes Lakhlifi Nahabouha et Djamila Abdellouahab Dambar ont affirmé qu'“il n'y a pas un jour qui passe sans qu'il y ait pas des violations graves des droits de l'homme dans les territoires occupés”. “La torture, les enlèvements, les arrestations, les condamnations et les exécutions sont devenus le lot quotidien des populations sahraouies”, ont-elles affirmé, suscitant indignation et condamnation au sein de l'assistance. En outre, les témoignages sur les violations n'ont laissé personne indifférent, même parmi certains Marocains présents qui cachaient mal leur émotion après avoir écouté de tels témoignages. En plus de cette réalité, les intervenantes ont ajouté que les autorités marocaines refusent non seulement de libérer les Sahraouis arrêtés arbitrairement, mais “elles cachent également les lieux de détention où se trouvent les Sahraouis et rejettent les plaintes de leurs familles”. Avant la levée des travaux de la conférence, les participants ont condamné et dénoncé à l'unanimité “le silence des autorités françaises qui ne cessent d'œuvrer pour cacher les violations des droits de l'homme dont sont victimes les Sahraouis”.