Marche en nocturne. Les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa ont osé le faire au grand dam des services de sécurité. En effet, samedi dans la soirée, les résidents de la cité universitaire du 17-Octobre ont investi les rues de Béjaïa. Ils avaient dénoncé la répression dont a été l'objet la marche du 12 février à Alger. C'est à l'issue de l'assemblée générale des étudiants, tenue en début de soirée, qu'il a décidé de recourir à la rue. Aussitôt décidé, aussitôt fait. Les marcheurs ont battu le pavé depuis la cité universitaire du 17-Octobre jusqu'au siège de la wilaya où un rassemblement a été improvisé. Pendant une trentaine de minutes, les manifestants scandaient à tue-tête : “Pouvoir dégage”, “Après Moubarak, Bouteflika c'est ton tour” et autres slogans hostiles au pouvoir. Après s'être relayé à la tribune de fortune, les résidents des différentes cités universitaires ont regagné dans le calme leurs cités. Les étudiants, qui rentraient pour la plupart de week-end, avaient toute la journée les yeux rivés sur les écrans de télévisions satellitaires : France 24, TV5 Monde, Euronews, El-Jazeera et El-Arabia. Manifestement, ils n'étaient pas insensibles au traitement réservé à des manifestants pacifiques, qui ont tenté en vain de marcher dans la capitale. La sortie des étudiants se voulait aussi un moyen de dissuader ceux qui seraient tentés de susciter des marches de soutien au régime via ses organisations de masse, l'UGTA en tête. C'est du moins, la rumeur, qui circule présentement au niveau des deux campus de Béjaïa, Targa Ouzzemour et Aboudaou.