Alors que certaines sources l'annonçaient en Allemagne pour des soins urgents, le quotidien égyptien El-Masry el-yaoum affirmait, dans son édition d'hier, que le président Mohamed Hosni Moubarak se trouvait toujours à Charm el-Cheikh et qu'il était plongé dans un coma depuis samedi soir, soit le lendemain de sa démission. Selon la même source, le raïs subit des soins intensifs dans sa résidence et qu'aucune décision n'a été prise quant à son transfert dans un établissement hospitalier. L'état de santé du président déchu Moubarak se serait fortement dégradé ces derniers jours. Par ailleurs, le journal El-Wasat, basé au Bahreïn, qui cite des sources proches de l'ancien président, Moubarak aurait fait un malaise avant son intervention télévisée jeudi soir, et serait tombé dans le coma au moment de son départ samedi vers Charm el-Cheikh. Pour rappel, Moubarak, âgé de 82 ans, souffre de nombreuses maladies en raison de son âge avancé et a subi de nombreuses opérations chirurgicales, dont la dernière en date en Allemagne l'année dernière pour un problème de dos. Citant d'autres sources, El-Masry el-yaoum indique qu'outre ces difficultés physiques, l'ancien président égyptien n'a guère le moral. En effet, il est abattu en raison aussi des conflits internes dans la famille, dont notamment la sérieuse prise de bec entre ses deux enfants, Alaa (l'aîné) et Gamal (le cadet), rapportée par un autre quotidien égyptien El-Akhbar. Ce dernier fait état d'une sérieuse altercation entre les fils Moubarak, qui a vu l'aîné rendre son frère responsable de ce qui est arrivé en Egypte, à cause de ses pratiques au parti au pouvoir (le Parti national démocratique). Alaa Moubarak a accusé son frère cadet Gamal d'avoir gâché les derniers jours de leur père au pouvoir en permettant à ses amis du monde des affaires d'accéder à de hautes fonctions politiques. Cela aurait dressé les Egyptiens contre leur père, selon Alaa. Par ailleurs, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a assuré hier que Paris se tenait “évidemment à la disposition de la justice égyptienne” pour examiner la situation des avoirs que détiendrait en France le président égyptien déchu Hosni Moubarak. “Nous sommes évidemment à la disposition de la justice égyptienne comme nous sommes à la disposition de la justice tunisienne pour effectuer toute démarche à cet effet”, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Paris. Interrogée sur une inscription à l'ordre du jour d'une réunion des ministres européens des Finances prévue ce lundi à Bruxelles, Mme Lagarde s'est par ailleurs déclarée “sûre que cette question sera évoquée à l'échelon européen”. La France qui “soutient activement une initiative de la Banque mondiale” sur le recouvrement des avoirs volés (Stolen Asset Recovery, STaR) “exécutera évidemment ses engagements dans ce cadre”, a-t-elle encore souligné.