En dépit de ses grandes potentialités, surtout dans le domaine de la production céréalière comme le blé, l'orge, le seigle, aussi bien en quantité qu'en qualité, R'mila continue à être un douar marginalisé. Déjà à l'époque numide, le roi Massinissa avait sédentarisé les populations de la plaine de R'mila et des écrits de l'époque romaine désignait la région comme grenier. En effet, en dépit de ses multiples richesses, surtout dans le domaine de la production céréalière comme le blé, l'orge, le seigle, aussi bien en quantité qu'en qualité, R'mila continue à être un douar marginalisé. Ses constructions de l'époque de la révolution agraire au bord de l'écroulement et les murs lépreux de la majorité des maisons lui donnent un aspect vétuste et dégradé où 6 800 habitants y vivent. Pourtant, celle-ci n'est qu'à 29 kilomètres du chef-lieu de wilaya de Khenchela. Les habitants de R'mila sont conscients du potentiel que recèle leur pays, mais ont-ils les moyens, pour une meilleure prise en charge, et la remise en route de ce potentiel ? “Nous sommes et sans exagérer, dans la plaine la plus fertile de la wilaya peut-être même de tout l'Aurès. Une zone aux multiples richesses à savoir, 24 000 hectares exploitables dont 90% réservés à la céréaliculture, 1 200 vaches laitières et le chiffre ne cesse de grimper, hissant notre commune au rang du plus grand producteur de lait dans la région”, nous apprendra M. Khaldi, P/APC de la commune de R'mila. Et d'ajouter : “Depuis quelques années, les agriculteurs s'intéressent aux maraîchage. Cette forme d'agriculture donne des résultats probants. La récolte de la pastèque et du melon, l'été dernier, avait dépassé toute attente, surtout en qualité, et les habitants de toute la région n'avaient plus besoin d'attendre les récoltes du sud. Cependant il y a le souci des moyens qu'une commune comme la nôtre ne peut prendre en charge. Le kilogramme de graines pour la pastèque est cédé à 10 000 DA, ajoutez à cela la facture trop élevée de l'électricité, sachant qu'elle n'est pas subventionnée par l'Etat, comme c'est le cas pour le sud de la wilaya, alors que nous ne sommes séparés que par une cinquantaine de kilomètres”. Une liste aussi longue que lourde, constituant un frein réel pour que les agriculteurs et surtout les plus petits, prennent le risque d'investir et de voir leurs efforts récompensés. Les propriétaires des exploitations reconnaissent qu'il y a une forme d'aide mais inappropriée. En effet, une plaine comme R'mila ne possède pas un seul silo à blé, pas une seule unité de transformation ni de conservation, aussi bien pour les produits maraîchers que pour le lait, nous disent, tristement, des fellahs. Vient s'ajouter à cette série de tracas, le vol de bétail dans la région. Plus d'une centaine de têtes de bovins et d'ovins a disparu. La gendarmerie, ne pouvant opérer dans un si grand périmètre, la seule solution reste la restitution des armes aux agriculteurs. À cet effet, on apprend que la wilaya de Khenchela vient de répondre favorablement à la demande des fellahs. Par ailleurs, R'mila semble, hélas, être une terre des occasions perdues. Un barrage (Imine ou Isse) entre la commune et Hamma et de Kaïs, qui irriguait jadis les plaines est envasé à 100%, sachant que cette même eau est devenue dangereuse pour l'agriculture, vu la présence d'un minéral toxique, la baryte. Si l'agriculture est considérée comme étant le poumon et la richesse de toute une population, il n'en demeure pas moins que les autres secteurs ne sont pas en reste. Les six mechtas rattachées à la commune de R'mila, à savoir Aïth mhena, Aïth Mira, Aïth Z'rara, Aïth Ali, AIth Hnia et Aïth Aîyed et qui faut-il le rappeler, ne sont plus aussi enclavées qu'il y a quelques années, souffrent encore. Santé, scolarité, mais surtout transport scolaire. “Les premières victimes de l'absence d'un lycée dans notre commune sont les filles qui arrivent au cycle secondaire. N'ayant plus les moyens d'assurer le transport, leurs parents mettent fin à leur scolarité”, nous dira, dépité, un habitant.