M. Derkaoui accuse, sans citer de noms, certains importateurs et laboratoires d'être derrière cette affaire. À ceux-là, il réplique : “Nous sommes des Algériens et non pas des criminels. S'il y avait eu faute, on aurait lancé l'alerte sanitaire”. Le président-directeur général de Saidal, Boumediene Derkaoui, a qualifié, hier, “d'agression” et de “campagne de dénigrement”, la cabale orchestrée contre l'un de ses produits phare : le médicament antigrippal, Rhumafed. Lors d'une conférence de presse animée au siège du centre de la formation professionnelle de Sonelgaz à Ben Aknoun, en présence du ministre de la Santé, des membres du Snapo et de nombreux professeurs chefs de service, le P-DG de Saidal estime que les tentatives d'incriminer ce produit “sont loin d'être innocentes, si l'on juge par les moyens mis en œuvre. Cela dénote d'un professionnalisme et d'un art consommé dans la manipulation qui explique la facilité avec laquelle de nombreux citoyens ont été abusés et ont été instrumentalisés à leur insu pour participer activement au moyen de SMS, de e-mail et même de réseaux sociaux tels que facebook, à cette tentative de déstabilisation de Saidal”. M. Derkaoui accuse sans citer de noms, certains importateurs et laboratoires d'être derrière cette affaire. À ceux-là, il réplique : “Nous sommes des Algériens et non pas des criminels. S'il y avait eu faute, on aurait lancé l'alerte sanitaire. Nous ne sommes pas là pour tuer”. En effet, en profitant d'une anomalie dans l'emballage, sans risque pour le consommateur, portée à la connaissance des autorités compétentes, le 20 janvier dernier, les initiateurs de cette campagne ont tenté de faire circuler la rumeur selon laquelle Rhumafed est dangereux et aurait même causé des décès. Selon le P-DG de Saidal, cette anomalie “ne concerne que 500 boîtes sur un lot de dix Cardital au lieu de Rhumafed”. Autrement dit, tous les autres composants du produit, à savoir le comprimé, son principe actif, la notice, la vignette et l'étui concernent bien le produit Rhumafed. Ce lot a été immédiatement retiré du marché, grâce à un système de traçabilité, sans aucune conséquence sur la santé des consommateurs, poursuit-il. La directrice technique de Saidal, renchérit : “Il est matériellement impossible de mettre du Cardital à la place de Rhumafed, car le format des contenants n'est pas le même”. À la question de savoir pourquoi avoir attendu un mois pour communiquer sur cette anomalie, M. Derkaoui reconnaît avoir fait preuve d'une faiblesse de communication et d'avoir sous-estimé “l'ampleur de la manipulation”, annonçant dans la foulée que le responsable de cette négligence dans le contrôle vient d'être sanctionné. Le P-DG de Saidal situe les enjeux en indiquant que le produit Rhumafed représente 2,5 millions de dinars de chiffre d'affaires pour une production qui atteindra les 3 millions unités an, en 2011. Ce qui équivaut, d'après lui, à une couverture de 100% des besoins nationaux. “Nous ne marcherons pas dans la combine de ceux qui veulent nuire à Saidal, et nous leur disons que nous avons un programme de développement de 160 millions d'euros, pour financer 7 projets en partenariat, construire des usines et revoir à la hausse les salaires”, conclut M. Boumediene Derkaoui.