Il y a trois ans, le 29 septembre 2000, lorsque l'armée israélienne a ouvert le feu sur les manifestants palestiniens sur l'esplanade des mosquées, les dirigeants de l'Etat hébreu ne s'attendaient certainement pas à une telle flambée de violence, qui a fait près de 3 500 morts. Ayant supporté plus d'un demi-siècle d'occupation,les Palestiniens n'ont pu tolérer la provocation supplémentaire venant de leur pire ennemi, personnifié par le boucher de Sabra et Chatilla, qui, pour jeter de l'huile sur le feu, a décidé le 28 septembre 2000 de s'offrir une visite touristique sur le troisième lieu sacré des musulmans, à savoir l'esplanade des mosquées. Cette tournée provocatrice d'Ariel Sharon a eu pour effet de déclencher l'ire des Palestiniens qui, depuis, ont recours à tous les moyens, notamment la nouvelle arme des attentats suicide pour rendre aux Israéliens la monnaie de leur pièce. Le bilan de ces trois années d'Intifadha est sanglant avec ses 3 500 morts, parmi lesquels on dénombre 2 612 Palestiniens et 822 Israéliens, ainsi qu'une quarantaine d'étrangers. Les attentas suicide, moyen utilisé par les groupes radicaux palestiniens, en raison de l'inégalité des forces en présence, pour répondre aux incursions et autres raids militaires israéliens, a eu pour effet d'accroître la violence des deux côtés. La majorité des victimes, dans les deux camps, sont des civils. Devant cette situation, le gouvernement Sharon a opté pour une répression tous azimuts, au point où dans les geôles israéliennes s'entassent plus de 6 000 prisonniers palestiniens, en grande partie non jugés et dont la période d'internement est renouvelée administrativement tous les six mois. Plus de 2 000 maisons palestiniennes situées à Gaza et en Cisjordanie ont été dynamitées par l'armée israélienne depuis le déclenchement de l'Intifadha, par mesure de représailles contre les attentats suicide perpétrés par le Djihad islamique, les groupes de martyrs d'Al Aqsa et le Hamas. 18 870 attaques palestiniennes ont visé des objectifs israéliens, non seulement en Israël mais également dans les territoires autonomes. Ces derniers ont fait l'objet d'une préoccupation systématique, à chaque attaque palestinienne ou à l'occasion d'évènements juifs à titre préventif. Après trois années, les rapports israélo-palestiniens sont au plus bas et la "feuille de route", initiée par le quartette international composée des Etats-Unis, de la Russie, de l'ONU et de l'Union européenne pour tenter d'établir la paix au proche-orient est plus que jamais menacée de blocage. L'avènement dans les prochains jours du gouvernement d'Ahmed Qoreï en lieu en place de celui de Mahmoud Abbas démissionnaire pourrait être un événement déterminant pour l'avenir de la paix dans cette région du monde. En effet, tout dépendra de l'accueil que réserveront Israéliens et Américains à la formation d'Ahmed Qoreï, car toute réaction négative de leur part plongera le conflit dans une autre période de violence. Beaucoup de bonne volonté de part et d'autre est indispensable pour donner un nouvel essor aux efforts de paix. K. A. Arafat souffre d'un “léger malaise” Le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, souffre d'“un léger malaise” et une équipe médicale jordanienne était attendue lundi à Ramallah pour l'examiner, rapporte le journal palestinien Al-Quds. L'équipe médicale jordanienne est conduite par le médecin personnel de M. Arafat, Achraf Kurdi. Âgé de 74 ans, M. Arafat a été opéré du cerveau en juin 1992 à Amman. Les médecins lui avaient retiré un caillot de sang qui s'était formé à la suite d'un accident d'avion dont il avait été victime en Libye.