Résumé : Fetoume s'est rendue à Blida. Elle se fait passer pour la mère de Salem. Un engagé qui le connaît bien, la renseigne. Elle feint d'être soulagée et heureuse, pour son fils et sa reprise avec son ex. L'adresse en tête, elle se rend dans le quartier. Cela va trop vite, à son goût. Elle ignore que faire. Elle ne veut pas tomber sur son gendre… 18eme partie Fetoume avait beau porter un voile qui dissimule toute une partie de son visage mais elle craignait qu'il ne reconnaisse ses yeux. La vieille fait le tour du bâtiment puis revient à la cage où elle avait laissé des enfants, en train de jouer au ballon. C'est à eux qu'elle demande où habite Salem et sa famille. Même si elle le savait déjà. L'un des enfants, âgé d'une dizaine années, semblait bien les connaître. - Le petit est malade, ils viennent de partir chez le médecin. - Même la maman ? - Oui, elle les a accompagnés. Fetoume le remercie et va s'asseoir sur le banc, dans le jardin d'enfants. Ainsi installée car elle ne supportait pas trop longtemps de rester debout, sur place, elle a une vue sur la cage d'escalier. Elle voit ceux qui entrent et en sortent. Sa patiente est mise à l'épreuve. Elle attendra plus de deux heures avant de les apercevoir. Salem conduit une voiture bleue qu'il gare dans le parking, en face du bâtiment. Une très jeune femme en descend avec un garçon dans les bras. Salem redémarre aussitôt. Fetoume a ainsi l'occasion de vite suivre l'inconnue et son enfant. Elle la rejoint dans la cage d'escalier et la rattrape. - Bonjour, lui dit elle. La jeune femme se tourne et sourit. - Bonjour. Le garçon doit avoir trois ans. Il ressemble à son père, trait pour trait. Tout son charme. La vieille en a mal au cœur. Elle a envie d'engager la discussion avec elle mais ignore comment. Cependant, elle tient à profiter de cette occasion unique et tente sa chance. Elle souhaite ne pas éveiller ses doutes. - Qu'il est beau ton fils ! dit-elle d'une voix douce. À ses joues rouges et son front en sueur, je devine qu'il doit avoir de la fièvre, ajoute-t-elle en connaisseur. Il ne faudra pas qu'il dorme avec ses frères ou sœurs, ils risqueraient d'attraper la fièvre ! L'inconnue a un soupir tout en se débattant avec son sac, pour y chercher ses clefs. Ils sont arrivés à leur étage. - Je n'en ai pas d'autre… - Attendez, je vais le tenir ! - Merci ! Fetoume prend le bébé, dans ses bras, lui permettant de fouiller dans son sac. Elle en ressort un trousseau de clefs. Elle ouvre la porte de son appartement. - Merci, dit-elle en reprenant son fils. Vous êtes nouvelle, dans le bâtiment ? - Je venais rendre visite, à ma nièce, elle habite au dernier étage, ment-elle. Elle n'est pas là. - Si vous voulez entrer et l'attendre ici, vous êtes la bienvenue ! - C'est très gentil, ma fille… Elle entre derrière eux. La jeune femme pose son sac, sur le meuble de l'entrée puis débarrasse son fils de sa veste en jeans. Elle le met à l'aise, dans le salon. Fetoume les a suivis. L'appartement n'est pas très meublé. Elle en conclut qu'ils y sont depuis peu. - Mon mari est parti chercher les médicaments, dit-elle. Vous prenez un café ? - Non, non, ne vous dérangez pas ! la prie Fetoume tout en regardant par la fenêtre. Je suis déjà venue mais je ne vous ai jamais vue auparavant, ose-t-elle mentir. Avant, vous n'habitiez pas ici ? - Oui, avant, j'habitais à Aïn Taya, mon mari est en instance de divorce, lui dit-elle. Dès qu'il l'aura obtenu, nous partirons d'ici ! - Ah… Quand elle voit Salem revenir en voiture, elle se tourne en souriant. - Je vais te laisser t'occuper de ton fils, je lui souhaite de vite guérir, dit-elle. Je repasserai prendre de ses nouvelles… - Attendez. - Je viens de voir ma nièce, je repasserai, promet-elle. Elle s'empresse de sortir de l'appartement et de monter au dernier étage. La jeune femme avait vite refermé la porte. Fetoume soupire de soulagement. Elle craignait de tomber sur Salem. Elle a encore le temps de filer. (À suivre) A. K.