Résumé : Samir décide de prendre du recul. Nathalie a envoyé le mail à de nombreux destinataires inconnus. Mais elle tient à discuter avec lui. Les messages le lui prouvent. En rentrant ce soir-là, il voit la jolie voisine dont il ignore tout… 9eme partie -Yemma ! Comme je suis content ! Tu as fait bon voyage, j'espère ? - Oui. Je savais que j'allais te manquer, dit Fetouma en ouvrant les bras pour l'y serrer. Comment vas-tu ? - Bien. Comment va ma sœur et sa famille ? - Elles vont bien. Elles t'embrassent bien fort, lui dit-elle. Ta sœur Zineb t'invite à passer un week-end ! Tu lui manques. Samir lui promet de trouver un moment de libre pour leur rendre visite. - Je prendrais bien une tasse de thé, dit-il à sa mère, tout en se dirigeant vers la cuisine. Bonsoir ! Sakina, les lèvres pincées, répond à peine. Elle le sert sans un mot. Il en déduit qu'elle l'a vu regarder vers la voisine. Elle ne supporte pas l'idée qu'il puisse y avoir une autre femme dans la maison. Mais c'est chose inévitable. Un jour, cela arrivera. Il prend son thé et rejoint sa mère au salon. - Je vous ai vues discuter, lui dit-il. Fetouma secoue la tête. - Elle a failli avoir un arrêt cardiaque en te voyant regarder vers la fille, lui confie-t-elle. Si elle croit que tu vas rester célibataire toute ta vie, elle se met le doigt dans l'œil ! - Ça ne risque pas d'arriver avant longtemps, dit-il très fort. Il me faudra un vrai travail, un appartement… Beaucoup d'argent ! - Ton père t'aidera, le rassure Fetouma. - Mais au fait, il n'est pas là ? - Il est allé voir ses cousins. Il rentrera dans deux ou trois jours. Comment ça s'est passé durant mon absence ? lui demande-t-elle. A-t-elle pris soin de toi ? - Comme d'habitude. - Dis, cette fille t'intéresse ? - Non. Mais elle me fait les yeux doux. Aujourd'hui, au cyber, j'ai reçu un mail, lui raconte-t-il. C'est une étrangère. Elle s'appelle Nathalie. - Une étrangère ! Oh non, je ne veux pas que tu ailles vivre loin d'ici, dit la mère. Je ne le supporterais pas. Samir rit doucement. - Ne t'inquiète pas. Je ne partirai pas avant un an ou deux ! Fetouma est sérieuse. - Je ne veux pas que tu partes ! Maries-toi ici ! Avec la voisine, avec une autre. Peu m'importe qu'elle soit de l'Est, de l'Ouest, qu'elle soit targuie ou chaouie… Tant qu'elle est Algérienne et que vous vivez au pays, je n'y vois aucun inconvénient, mon fils. Ce dernier pose son bras sur ses épaules et la serre contre lui. - Tu t'inquiètes pour rien ! - Je serais là à ton départ, poursuit-elle. Mais j'ignore si à ton retour, tu me trouveras encore là ! - Inch Allah, tu auras la vie longue ! Tu seras là pour moi et mes enfants ! Ici ou ailleurs ! - Cette étrangère, pourquoi s'intéresse-t-elle à toi ? Sakina semble attendre cet instant, pour les rejoindre. Elle brûle de curiosité. - Une étrangère ? reprend-elle. - Oui, une Canadienne, répond-il. - Waouw ! s'écrie-t-elle. Tu en as de la chance ! Mais, lui fait-elle remarquer sur un air de reproche, tu es devenu cachotier ! Avant, je savais tout de toi. - Tu te trompes ! Tu es au courant en même temps que la famille ! Mais tu es une femme suspicieuse et jalouse. A. K. (À suivre)