Un conseil d'administration extraordinaire d'ArcelorMittal Annaba a été convoqué par le partenaire algérien, Sider, pour demain dimanche afin de débattre de la situation générale du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, apprend-on de source autorisée. Cette réunion devrait, selon cette même source, être présidée par le directeur général d'ArcelorMittal Algérie, M. Vincent Le Gouic, qui avait quitté précipitamment le territoire national en direction de Paris avec dix autres expatriés, il y a une semaine. Les onze membres du staff dirigeant avaient abandonné leur poste pour soi-disant “consultation de sa hiérarchie après un énième blocage de la production par des parties autres que le syndicat d'entreprise lors de sit-in improvisés”, est-il rappelé. Une décision qui a provoqué un véritable branle-bas de combat au sein du site sidérurgique et mené le syndicat d'entreprise à dénoncer de présumées manœuvres de déstabilisation orchestrées par des personnes étrangères au complexe, profitant des manifestations pour l'emploi qui ont secoué la wilaya d'Annaba durant la dernière semaine de février. Nous apprenons que M. Vincent Le Gouic a confirmé son retour à Annaba aujourd'hui, samedi, mais qu'il ne sera pas accompagné de ses proches collaborateurs lors de la réunion du conseil d'administration programmée pour demain. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria, se réjouit du fait que les appels qu'il n'a cessé de lancer en direction des pouvoirs publics et du groupe Sider pour une action énergique afin de stabiliser la situation ont eu enfin un écho. Pour ce syndicaliste, qui estime pour sa part que le combat qu'il a mené aux côtés de ses camarades a été couronné de succès, avec l'obtention d'un plan d'investissement de 507 millions d'euros, une augmentation de capital de 150 millions d'euros et l'intégration de 690 travailleurs de la sous-traitance. Cette réunion revêt une importance capitale pour l'avenir du partenariat. Il considère que la situation s'est globalement apaisée et affirme que le complexe sidérurgique d'El-Hadjar a repris normalement ses activités, ce qui à ses yeux pourrait être un gage pour la réussite des ambitieux programmes de production arrêtés, qui sont fixés, rappelons-le, à 2,4 millions de tonnes/an, à atteindre graduellement à l'horizon 2015. Smaïn Kouadria évoque les acquis conséquents arrachés par les travailleurs au prix de mouvements sociaux souvent caractérisés par des grèves à l'issue incertaine et d'âpres négociations avec l'employeur, pour qu'enfin les salariés bénéficient de conditions de travail décentes et que leurs collègues des sociétés de sous-traitance soient incorporés à titre permanent parmi les effectifs d'ArcelorMittal El-Hadjar, comme ils le souhaitaient.