Programmé dans des circonstances particulièrement difficiles, un conseil d'administration extraordinaire a été convoqué par le partenaire algérien Sider ce dimanche afin de débattre de la situation générale du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Le directeur général d'ArcelorMittal Algérie, Vincent Le Gouic, avait quitté précipitamment le territoire national en direction de Paris avec dix autres expatriés, il y a une semaine, suite à la fermeture par des émeutiers des portes d'accès du complexe et l'arrêt des machines. Le directeur général d'ArcelorMittal Annaba ainsi que onze membres expatriés du staff dirigeant avaient abandonné leur poste pour consultation de leur hiérarchie au Luxembourg après un énième blocage de la production. Cette décision a suscité de nombreuses interrogations au sein du site sidérurgique sur les chances de reconduction du contrat de partenariat. Le syndicat d'entreprise a été le premier à redouter le pire et à dénoncer ceux qui, depuis l'extérieur, ont entrepris de manœuvrer les jeunes chômeurs qui ont bloqué l'activité de l'usine. Dans un courrier qui a été adressé aux plus hautes instances du pays il y a une semaine, le syndicat d'entreprise a signalé de présumées «manœuvres de déstabilisation orchestrées par des personnes étrangères au complexe, qui ont profité des manifestations pour l'emploi qui ont secoué la wilaya de Annaba durant la dernière semaine de février pour gêner la production» et pour demander une intervention de celles-ci. Selon la direction par intérim d'ArcelorMittal, Vincent Le Gouic a confirmé son retour à Annaba ce samedi. Nos sources affirment toutefois que le directeur général ne sera pas accompagné par ses proches collaborateurs lors de la réunion du conseil d'administration programmée demain dimanche. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smain Kouadria, se réjouit de la tournure heureuse de la situation et tout particulièrement de la sage décision prise par le représentant de la multinationale, en acceptant de répondre à l'invitation du groupe Sider. Il estime que le combat qu'il a mené aux côtés de ses camarades et qui s'est concrétisé par l'obtention d'un plan d'investissement de 507 M€, une augmentation de capital de 150 M€ et l'intégration de 690 travailleurs de la sous-traitance, n'aura ainsi pas été vain, surtout que la situation s'est globalement apaisée au sein du complexe sidérurgique d'El Hadjar et que les activités ont repris normalement.