RESUME : Zakia menace de s'en prendre à lui s'il arrive malheur à ses fils. Ces derniers sont si heureux de le revoir. Elle lui reproche de leur faire des promesses qu'il ne pourra pas tenir. À la directrice d'école, elle demande à ce que ses enfants puissent l'attendre… 26eme partie -Je connais le chemin, lui dit-elle. Salem marche à sa hauteur. - Que disais-tu à la directrice ? - Je prenais de ses nouvelles. - Non, tu lui as dit d'avoir les enfants à l'œil, dit son mari. J'ai bien vu son regard. - Cela ne devrait pas te surprendre, rétorque-t-elle. Après nous avoir mis dans une situation pareille, tu t'attendais à quoi ? Salem ne répond rien. Parfois il la regarde. Son visage est fermé, presque dur. Elle lui en veut beaucoup. Ses reproches sont légitimes. Il se sait responsable du désastre qui allait bouleverser sa vie, leur vie familiale. S'il avait su lui être fidèle, il n'aurait pas eu à craindre pour sa vie. Si Zakia ne partait pas avec les enfants, qui sait quand ses beaux-frères membres d'un groupe armé s'en prendront à eux ? L'inquiétude l'avait rongé ces dernières semaines et il n'avait pas pu se retenir de venir voir sa famille. Malgré toutes ses erreurs, elle restait sa famille. Ses sentiments envers sa femme n'ont pas changé. Même s'il trouverait le courage de le lui dire, il sait qu'elle ne le croira pas. Combien il regrettait. - S'il arrive quoi que ce soit, prends soin des enfants. Sache que je t'aimerai toujours ! À peine la jeune femme a-t-elle le temps de se tourner que Salem part en sens inverse. La sonnerie du lycée retentit. Zakia ne peut pas se permettre d'être en retard. Sachant qu'elle le reverrait plus tard, elle ne tente pas de le rattraper. Ils auront d'autres occasions de discuter. Elle lui dira qu'elle ne croira plus en son amour. Elle peut comprendre que la solitude, qui l'avait entourée pendant des semaines, était insupportable. Cette jeune Warda n'avait eu qu'à lui faire les yeux doux, à chacune de leur rencontre, pour qu'il tombe dans son jeu. La jeune femme a toutes les peines du monde à se concentrer sur les cours. Elle remarque que ses élèves aussi. Alors, elle leur donne des exercices. Le silence tombe dans la classe. Ainsi, pendant quelques minutes, elle s'assoie et pense au malheur qui leur est tombé dessus. Elle en veut à son mari. Tout ce qui arrive est de sa faute. Pourquoi a-t-il cédé à la tentation ? Zakia est si absorbée dans ses pensées qu'elle ne voit pas le censeur traverser le couloir et hésiter devant la porte de sa classe. Il faut que des murmures s'élèvent, pour qu'elle relève la tête et prenne conscience de la présence du censeur. - Madame, quelqu'un vous attend, dit-il d'un air très embarrassé. - Le cours finit dans cinq minutes. Dites-lui d'attendre. - Non, non… Prenez vos affaires ! Son cœur manque un battement. Les mains tremblantes, elle ne parvient pas à ranger ses affaires. Elle les abandonne sur le bureau. Elle sort de la classe en courant. Elle devine qu'il est arrivé malheur. Mais à qui ? (À suivre) A. K.