Six accusés parmi dix-huit poursuivis dans le double attentat kamikaze qui a ciblé le Palais du gouvernement et le siège de la division-Est de la Police judiciaire, à Bab-Ezzouar, et l'attentat déjoué contre le domicile du défunt Ali Tounsi, à Hydra, comparaîtront lundi devant le tribunal criminel. Il faut savoir que dix accusés sont en fuite dont Abdelmalek Droukdel l'“émir” national du GSPC et l'“émir” de la zone 2 du Centre en l'occurrence Zoheïr Harek, alias Sofiane Fassila, le cerveau des attentats kamikazes dans la capitale abattu en 2007 par les forces spéciales de l'ANP. Ils seront jugés pour création, formation et appartenance à un groupe terroriste, tentative d'assassinat et assassinat à l'aide d'explosifs et propagande terroriste. L'affaire a été enrôlée après que la Cour suprême eut tranché dans le pourvoi en cassation interjeté par l'accusé Ouzandja Khaled contre l'arrêt de la chambre d'accusation. Selon le dossier de l'affaire, le 11 avril 2007, trois attentats à la bombe font 33 victimes et des dizaines de blessés. Deux véhicules piégés ont ciblé, à quelques minutes d'intervalle, le Palais du gouvernement et le siège de la division-Est de la Police judiciaire à Bab-Ezzouar, alors qu'un attentat qui ciblait le domicile du défunt Ali Tounsi ex-DGSN a été déjoué et le véhicule piégé de marque Mercedes a été désamorcé à temps. Quelques jours plus tard, Al-Qaïda Maghreb (Aqmi) revendique les attentats en diffusant les photos et les enregistrements des auteurs des attentats. L'accusé principal O. Khaled, 26 ans, résidant à la cité La Montagne (El-Harrach) d'où est originaire le kamikaze Boudina Merouane, alias Mouad iben Jebel, le kamikaze de l'attentat contre le Palais du gouvernement, serait le chauffeur désigné par l'“émir” de la katiba El-Arqam dirigée par l'“émir” Abou Houraira, de son vrai nom Ghiatou Rabah, activant dans le centre du pays alors que O. K. était chargé de faire passer les véhicules piégés et les kamikazes, près des sites visés. L'autre accusé S. A. est suspecté d'activer comme un agent de liaison et de recrutement au profit de l'“émir” Abou Houraira. C'est lui qui aurait recruté O. K. chargé de conduire le kamikaze Ezzoubir Abou Sadjida près du commissariat de Bab-Ezzouar. S. A. avait également pour rôle, en compagnie de L. S. A., d'effectuer un véritable travail d'espionnage en surveillant les entrées et les sorties du directeur général de la Sûreté nationale (qui faisait l'objet d'un projet d'attentat à Bab El-Oued, en prenant des photos et des images satellites des sites ciblés, dont le siège de la division-Est de la PJ. Quant à B. H., il était chargé de surveiller ce siège pendant une semaine avant d'envoyer les données à l'“émir” de la katiba El-Arqam. L'accusé K. M. a été arrêté par les services de sécurité pour assistance à un groupe terroriste. Les huit accusés présents ont reconnu lors de leur audition par les services de sécurité et le juge d'instruction, au cours de leur première comparution, “avoir planifié et exécuté” l'attentat contre le Palais du gouvernement. Ils ont également reconnu appartenir à katiba El-Arkam activant dans la région de Thénia dans la wilaya de Boumerdès. Ces derniers avaient filmé les édifices ciblés tels que le Palais du gouvernement et la direction générale de la Sûreté nationale avant de transmettre tous les détails, 4 jours avant l'attentat, à l'“émir” de katiba El-Arkam, le terroriste Ghiatou Rabah. En novembre 2009, 53 prévenus avaient été condamnés par le tribunal criminel près la cour d'Alger, pour ce dernier attentat qui avait fait 11 morts et une centaine de blessés, à des peines allant de 4 ans de réclusion à la peine capitale.