L'empêchement musclé, par la police, des précédentes tentatives de marches n'a pas eu raison de la détermination de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui compte faire de la journée du 19 mars, Fête de la victoire du peuple algérien sur le colonialisme au prix d'un immense sacrifice, un moment de mobilisation sans précédent : plusieurs marches seront organisées à travers le territoire national et même à l'étranger. “Le 19 mars 1962, le peuple algérien a récupéré son territoire après un combat héroïque. Il aspirait à vivre dans la paix, la dignité et la liberté. La CNCD appelle l'ensemble des Algériennes et des Algériens à organiser des marches le 19 mars 2011 dans les wilayas et dans l'émigration, chacun selon ses possibilités, pour la libération de notre peuple”, a annoncé la CNCD, dans un communiqué rendu public hier. Analysant ses actions passées, la CNCD explique que “les marches d'Alger et de l'intérieur, même réprimées et empêchées, sont un défi politique lancé au pouvoir et une ouverture pour la poursuite des luttes démocratiques qui doivent enfin donner une suite digne et fidèle aux sacrifices consentis par le peuple algérien pour sa libération du colonialisme”. “Dans un climat national, régional et international marqué par l'accélération de l'histoire en faveur de l'élimination des dictatures, la coordination a maintenu une présence politique et une mobilisation citoyenne pendant un mois et demi dans la capitale malgré un exceptionnel déploiement des forces de sécurité qui impose chaque samedi à Alger un véritable état de siège”, rappelle la CNCD, qui critique vertement le pouvoir de Bouteflika, l'accusant de s'employer, à coups de manœuvre et de divisions, à sauver un système condamné au lieu de s'inscrire dans la marche de l'histoire. “Au lieu de répondre aux revendications légitimes du peuple algérien, le pouvoir, refusant de voir la réalité de son bilan et les exigences mondiales, manœuvre pour gagner du temps ; espérant diviser et user les Algériens en vue de tenter encore une fois de pérenniser le système”, dénoncent les partisans du changement. Doutant de la bonne foi des autorités, les animateurs de la CNCD estiment que les dernières décisions prises par le gouvernement pour calmer un tant soit peu une rue algérienne en ébullition sont de la poudre aux yeux. “L'annonce factice de la levée de l'état d'urgence, aussitôt reniée, trouve son prolongement dans des promesses démagogiques faites à toutes les catégories sociales en lutte qui ne connaîtront aucune concrétisation”, prévient la coordination. Après avoir rappelé l'objectif principal qu'elle s'est fixé dès sa naissance, à savoir “parvenir à une transition démocratique libérant le peuple algérien d'un système politique archaïque, violent et corrompu qui a détourné à son profit la guerre de Libération”, la CNCD conclut qu'elle est “plus que jamais mobilisée pour le changement du système et non un changement dans le système”.