Plus de 250 travailleurs de l 'Institut national de la productivité et du développement industriel (Inped) ont entamé, hier, une grève exigeant le départ de leur directeur général, accusé de “discrimination entre les travailleurs et de continuer à afficher du mépris à leur égard”. Les travailleurs, qui ont observé un sit-in devant le siège de l'institut, ont dénoncé “le favoritisme et le régionalisme”, seuls critères utilisés, selon eux, par l'institut, pour les augmentations de salaire et la promotion des travailleurs. Les protestataires citent l'exemple de certains cadres nouvellement recrutés qui se sont propulsés à des postes supérieurs au détriment des anciens cadres diplômés, soulignent-ils. “Comment peut-on accepter que des personnes n'ayant même pas le niveau secondaire occupent des postes de responsabilité alors que des personnes compétentes restent marginalisées.” Ils affirment en outre que “certaines décisions de promotion de certains cadres et travailleurs ont été prises en violation de la convention de travail”. Les travailleurs sont revenus sur le cas des familles qui ont été expulsées, l'année dernière, de la résidence dans des conditions qualifiées d'inhumaines. “Ces familles avec leurs enfants en bas âge sont encore dehors, vivant sous des tentes de fortune et leurs logements ont été attribués à de nouvelles recrues qui ne disposent ni de contrat ni d'aucun autre document”, précisent-ils. Les manifestants n'ont pas manqué de s'en prendre au conseil syndical de l'institut l'accusant “d'avoir trahi la confiance des travailleurs en restant muet sur ces dépassements”. Les travailleurs demandent également “une audit pour faire la lumière sur la gestion de l'institut, précisant que de nombreux contrats liant l'institut à des administrations publiques ont été résiliés pour des raisons injustifiées”. Les grévistes comptent poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Contacté hier pour avoir sa version, Mouffok Abderahmane, directeur général de l'institut, n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. “Je n'ai aucune déclaration à faire pour le moment”, a-t-il dit.