Alors que les forces de la coalition internationale bombardaient pour la troisième nuit les forces de Mouammar Kadhafi, ces dernières continuaient à attaquer les fiefs de l'opposition, comme ce fut le cas, hier, à Misrata. La coalition internationale a poursuivi, hier, ses bombardements en Libye en s'en prenant même à nouveau à la résidence du colonel Mouammar Kadhafi à Tripoli, tandis que les violences se poursuivaient à Misrata. Lundi soir, des tirs de la défense anti-aérienne suivis d'explosions ont retenti à Tripoli, près de la résidence du dirigeant libyen. La nuit précédente, des missiles avaient détruit un bâtiment au sein de cette résidence-caserne dans le sud de Tripoli. Une base navale, située à 10 km à l'est de Tripoli, a été touchée par des bombardements dans la soirée, selon des témoins qui ont vu des flammes s'échapper de l'endroit. Sur le terrain, les insurgés, qui ont été repoussés jusqu'à leur fief de Benghazi, avant l'intervention des aviations et marines occidentales, ont de nouveau progressé vers Ajdabiya. À Misrata, à environ 200 km à l'est de Tripoli, les violences de lundi ont fait au moins 40 morts et 300 blessés, selon un porte-parole des rebelles dans la ville et une source médicale. Hier, cinq personnes, dont quatre enfants, ont été tuées dans cette même ville, située à environ 200 km à l'est de Tripoli, par des tirs des pro-Kadhafi, selon les rebelles. Pendant ce temps, les forces loyales à Mouammar Kadhafi tentent, elles, de prendre le contrôle de la ville de Zenten, dans l'ouest du pays, en attaquant les positions rebelles à l'arme lourde. La ville a été bombardée durant plusieurs heures lundi, selon des habitants. Des chars et des snipers déployés dans la principale artère de la ville ont ouvert le feu “aveuglément”, selon un porte-parole des rebelles, précisant que les enfants tués se trouvaient à bord d'une voiture avec leurs parents. Un porte-parole du régime avait indiqué, lundi, que cette ville avait été reprise des mains des insurgés “il y a trois jours”, mais que les forces gouvernementales y recherchaient des “éléments terroristes”. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré, lors d'une rencontre à Moscou avec son homologue russe Anatoli Serdioukov, que les frappes militaires de la coalition en Libye devraient baisser d'intensité dans les jours qui viennent. Il a également indiqué que les forces de la coalition internationale tentent de minimiser le nombre de victimes civiles en Libye, tout en soulignant que “les importantes frappes militaires en cours devraient diminuer d'intensité dans les prochains jours”. “Dans la mesure où nous parvenons avec succès à supprimer les systèmes de défense aérienne, le niveau d'activité cinétique devrait baisser”, a-t-il encore dit. “Sauf si quelque chose d'inhabituel ou d'inattendu survient, nous pourrions voir un ralentissement dans la fréquence des attaques. Nous avons déjà vu, entre la première nuit des frappes Tomahawk et la deuxième, une réduction importante”, a déclaré, de son côté, le chef de la coalition, le général américain Carter Ham. À signaler qu'un avion de chasse américain F-15 s'est écrasé en Libye lundi soir, en raison d'un “dysfonctionnement de son équipement”. Ses deux membres d'équipage se sont éjectés et l'un d'eux a été récupéré, a annoncé le commandement américain Africa Command, basé en Allemagne.