Voyant que la communauté internationale a les yeux rivés sur ce qui se passe en Libye, l'Etat hébreu revient à ses habitudes consistant à exploiter le moindre prétexte pour tuer le maximum de Palestiniens. Huit Palestiniens, dont deux mineurs, ont été tués par des tirs israéliens à Gaza mardi, journée la plus meurtrière dans le territoire palestinien contrôlé par le Hamas depuis plus de deux ans. Israël, qui était en quête d'arguments pour rompre la trêve tacite avec le Hamas, a saisi au vol le tir d'une cinquantaine d'obus de mortier par la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine-Al-Qassam pour “venger” la mort de deux de ses membres dans une frappe aérienne le16 mars à Gaza, pour reprendre ses agressions contre les Palestiniens. Mardi soir, quatre Palestiniens ont été tués lors d'un raid aérien israélien dans l'est de la ville de Gaza, a indiqué le porte-parole des services d'urgence à Gaza, Adham Abou Selmiya. L'aviation israélienne a ensuite mené un nouveau raid à l'est de la ville de Gaza faisant au moins un blessé palestinien, selon des sources hospitalières. Auparavant, quatre civils palestiniens avaient “péri dans des tirs sur des jeunes qui jouaient au football dans le quartier de Chajaïya”, dans l'est de la ville, selon Adham Abou Selmiya. Les 4 Palestiniens assassinés étaient âgés de 11, 16, 20 et 50 ans. 12 personnes ont également été blessées, dont 4 grièvement, a-t-il ajouté. Dans un communiqué officiel, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu “a exprimé ses regrets à la suite de la mort de civils innocents tués par erreur dans la bande de Gaza par l'armée israélienne en réaction à des tirs de Hamas visant des citoyens israéliens innocents”. Il a notamment affirmé que “l'Etat d'Israël n'a aucune intention de provoquer une dégradation de la situation, mais notre armée continuera à agir avec fermeté pour défendre les citoyens israéliens”. En visite à Moscou, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné “l'escalade israélienne qui a coûté la vie à plusieurs Palestiniens, dont des enfants”. “Nous considérons qu'elle vise à tendre encore davantage le climat sur lequel pèse déjà l'intensification de la colonisation israélienne”, a indiqué son porte-parole Nabil Abou Roudeïna. “Nous demandons à tous de garder le calme pour que ça n'affecte pas la visite prévue de Mahmoud Abbas destinée à former un gouvernement afin de mettre terme à la division et lever le siège de Gaza”, a souligné M. Abou Roudeïna, en référence au projet du dirigeant palestinien de se rendre à Gaza pour tenter une réconciliation avec le Hamas. Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a dans un communiqué “appelé le Conseil de sécurité qui n'a pas hésité à prendre des décisions et à les appliquer rapidement, comme cela s'est produit en Libye, à faire de même pour protéger notre peuple et sanctionner l'occupation israélienne”. “Le crime ne restera pas impuni et la résistance n'a pas peur de la soi-disant force de dissuasion sioniste”, a affirmé le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, Abou Obeïda. Auparavant, dans le quartier de Chajaïya, au moins trois Palestiniens avaient été blessés par des tirs de chars israéliens et par un raid aérien. Jusqu'à présent, le Hamas observait une trêve afin d'éviter une nouvelle épreuve de force avec Israël, après la dévastatrice opération “Plomb durci” destinée à faire cesser les tirs de roquettes qui avaient coûté la vie à 1 400 Palestiniens en décembre 2008/janvier 2009 à Gaza.