Le procès des 17 douaniers dont des inspecteurs et des agents de contrôle au niveau de la PAF de l'aéroport d'Alger s'est ouvert, jeudi en fin d'après-midi, au tribunal correctionnel d'El-Harrach. L'audience s'est poursuivie tout au long de la journée de vendredi par différents interrogatoires des accusés et des témoins avant de laisser place aux plaidoiries qui ont pris fin tard dans la soirée. Le tribunal s'est accordé une quinzaine de jours pour rendre son verdict. Intervenant tour à tour, les accusés ont évidemment nié tous les faits en dépit de l'enregistrement vidéo que le tribunal a visionné. Ces derniers sont accusés de violation du code des douanes et des textes de loi relatifs à la lutte contre la contrebande en usant et abusant des facilités que leur accordent leurs postes de travail moyennant des pots-de-vin. Un grand risque que les prévenus prenaient, face à des caméras qui enregistraient tous leurs faits et gestes lors d'une de leurs indélicates missions de violation de la législation en vigueur. En effet, les faits remontent à la soirée du 9 avril 2010, quand un inspecteur général des douanes de la section voyageurs à l'aéroport d'Alger a procédé à une inspection inopinée au niveau du couloir 2 du hall des arrivées. Le pot aux roses sera découvert dans les toilettes réservées aux femmes dans cette zone censée être sous contrôle strict de 16 douaniers en service ce soir-là. Pas moins de 18 valises contenant des vêtements pour femmes y ont été entreposées en attendant que la voie soit libre pour les faire sortir de l'aéroport sans contrôle ni paiement, soit une lourde facture voire un préjudice de près de 80 millions de centimes de marchandises importées et plus de 70 millions de centimes de pénalités. Non signalée, la marchandise sera tout bonnement saisie. Pas difficile de situer les auteurs de cette violation puisque des caméras enregistraient tout. En visionnant les enregistrements, l'inspecteur principal ne fera que confirmer que les auteurs ne sont autres que certains agents douaniers en poste ce soir-là, auxquels viennent s'ajouter deux autres douaniers, dont l'un exerçant au port d'Alger et l'autre au sein de la brigade mobile de l'aéroport, venus leur prêter main forte. Suite au rapport des douanes, le procureur de la République près le tribunal d'El-Harrach sera saisi. Les investigations de la Police judiciaire lèveront le voile sur d'autres dépassements au sein de la même institution. D'autres douaniers impliqués ont été couverts par l'inspecteur principal y compris l'inspecteur principal (muté) qui devrait assumer toute la responsabilité sur ce qui se passe dans la zone douanière sous son contrôle. Plus grave encore, deux douaniers non impliqués ont été accusés dans le rapport des douanes.