Résumé : Le lendemain et après avoir terminé ses corvées ménagères, et reçu Meriem et son mari, qui arrivaient d'Oran, Fettouma s'affairait dans la cour, tandis que Nacéra étendait son linge. Cette dernière remarque tout de suite l'air préoccupé de son amie, et lui en pose la question. 99eme partie Naceéra la regarde bien en face : - Pourquoi ce pli soucieux sur ton front alors Fettouma ? Tu appréhendes la suite des évènements ? Tu penses aux restes de ton mari ? - Non. Euh... enfin si. Mais là n'est point ma préoccupation pour l'instant. Je sais que quel que soit le résultat, il y aura toujours un indice révélateur qui nous permettra de reconnaître les ossements de Mahmoud, dans le cas contraire, nous procéderons à l'enterrement des trois corps, sans manières. Après tout, ils sont tombés ensemble au champ d'honneur et se reposent depuis presque une vingtaine d'années l'un à côté de l'autre… Nacéra hoche la tête d'un air sérieux : - Tu es sage Fettouma. Ton raisonnement est très juste, et pour ne rien te cacher, je te dis tout de suite que c'était la même décision qui a déjà été prise lors de notre dernière réunion avec les anciens compagnons d'armes. Je pense tout de même que le médecin légiste, et Rachid, pourront retrouver quelques traces révélatrices sur l'identité de l'un ou de l'autre. - Comme la dentition ? - Euh… Peut-être. Mais la thèse me paraît peu sûre. Les dents peuvent se détacher des mâchoires et tomber. Certes, quelques crânes que nous avons retrouvés auparavant portaient encore des dents, mais nous les avons découverts bien plus tôt, et puis il y a aussi l'effet du climat. Nacéra s'approche de Fettouma et lui prend le bras : - Laissons tomber tout ça et vient prendre un thé chez-moi en attendant le déjeuner. Nous pourrions rediscuter de tout ça tranquillement ce soir. Fettouma essore un drap et l'étend sur une corde avant de s'essuyer les mains à son tablier. - Je voulais justement te proposer de prendre un café ou un thé chez-moi Nacéra. Je dois dire que décidément nous sommes sur la même longueur d'onde. - Oui. Mais je sens que quelque chose ne tourne pas rond chez toi Fettouma. J'ai pensé à ce grand jour où tu pourras enfin aller prier sur la tombe de ton mari. Mais… Je ne sais pas… Quelque chose me dit qu'il n'y a pas que ça qui te rend aussi taciturne. Fettouma soupire encore : - Il faut dire qu'on ne peut rien te cacher ma chère amie. -Je lis en toi comme dans un livre ouvert Fettouma. Allez, viens, je vais préparer un thé à la menthe comme tu n'en as pas encore goûté. Nacéra prépare du thé et revient s'asseoir auprès de Fettouma dans le petit salon. Elle verse le breuvage encore chaud dans deux tasses et en tendit une à son invitée. -Bois pendant que c'est chaud, tu m'en diras des nouvelles. (À suivre) Y. H.