Habituellement plus réservé, George Bush a répondu vigoureusement aux critiques des Démocrates à la suite de la publication du rapport de David Kay sur l'absence d'armes de destruction massive en Irak, après plusieurs mois de recherches opérées par 1400 experts britanniques et américains. La question sur la nécessité de la guerre préventive menée par les coalisés contre l'Irak est plus que jamais d'actualité aux Etats-Unis, après le rapport présenté aux deux Chambres US par le scientifique David Kay sur les armes de destruction massive que détiendrait le régime de Saddam Hussein. Les 1400 chercheurs n'ont rien trouvé jusqu'à maintenant, même si le jugement final demeure toujours réservé. Ce constat n'a pas manqué de raviver les critiques contre le président américain accusé d'avoir agi précipitamment en lançant l'offensive militaire contre l'Irak. D. Rockefeller s'en est violemment pris au locataire de la maison-Blanche, en affirmant : “Avant de décider d'une intervention en Irak, il fallait être sûr de l'existence d'armes de destruction massive.” Il n'a pas manqué de demander que le concept de guerre préventive et la manière dont sont prises ces décisions doivent être remises en question. Quant au chef de file des candidats démocrates pour les élections présidentielles prévues en novembre 2004, le général Wesley Clark, il est allé jusqu'à dire que le président des Etats-Unis a dangereusement déformé les faits sur la crise irakienne pour justifier sa guerre. Devant ces virulentes critiques, George Bush n'a pu s'empêcher de réagir pour répondre à ses détracteurs. Il a clamé haut et fort que “Saddam Hussein constituait un danger pour la paix dans le monde”, et qu'il fallait l'attaquer pour le mettre hors d'état de nuire. C'est la première fois, affirment les observateurs américains, qu'il perd son self-contrôle habituel pour répondre aussi vite à des critiques. Son fidèle compagnon et chef de la diplomatie a lui aussi défendu vigoureusement la position américaine. Dans son empressement, Colin Powell a clairement laissé entendre que rien ne certifiait que le régime irakien détenait des armes de destruction massive en disant qu'il fallait intervenir pour empêcher Saddam Hussein de produire des armes chimiques et biologiques, car il était sur le point de le faire. Les déclarations du secrétaire d'Etat américain montrent de façon très claire que l'intervention militaire en Irak était “une guerre préventive”, pour empêcher Saddam Hussein de menacer davantage les intérêts américains et britanniques dans la région. Six mois après le déclenchement de l'Opération “Liberté en Irak”, aucune preuve n'est venue justifier toutes les assertions de Bush et de Blair sur le danger que représentait Saddam Hussein pour la paix mondiale. 1400 experts opèrent depuis plusieurs mois sur le territoire irakien, sans pouvoir trouver la moindre preuve tangible sur l'existence d'armes chimiques ou biologiques dans ce pays. Où a bien pu les cacher le président irakien déchu, s'il en avait réellement, pour qu'une telle armada de chercheurs ne puisse pas les retrouver ? David Kay affirme qu'il serait prématuré de trancher cette question catégoriquement. Attendons la suite des recherches pour être fixé. K. A. Gerhard Schroeder : " Pas de troupes allemandes en Irak " Le chancelier allemand Gerhard Shroeder, attendu hier en Egypte, a exclu l'envoi de troupes allemandes en Irak et souligné la nécessité d'un transfert rapide du pouvoir aux Irakiens, dans un entretien publié par un quotidien gouvernemental cairote. “Nous n'avons aucun plan ou intention (d'envoyer) des forces militaires en Irak", a déclaré M. Shroeder à Al-Ahram, ajoutant : "Les expériences précédentes montrent que (l'envoi) de plus de soldats ne signifie pas forcément plus de sécurité.” Le chancelier allemand, qui avait le 25 septembre réitéré son refus de "s'engager militairement en Irak", n'a pas précisé si cette position était due à l'absence d'un mandat clair de l'Onu. "Nous sommes prêts à participer à entraîner la police et l'armée irakiennes", a dit M. Shroeder. "Il est important que l'Irak récupère sa souveraineté le plus vite possible. Pour parvenir à cet objectif, il faut élaborer un plan réaliste comprenant (...) la préparation d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections libres et démocratiques sous les auspices de l'Onu", selon lui.