Avec une telle option, il s'agira d'en finir avec des institutions qui sont la résultante de l'ajustement structurel imposé par le FMI et la Banque mondiale. Le Parti des travailleurs (PT) continue de revendiquer la dissolution de l'Assemblée nationale et le vote d'une assemblée constituante. Dans une conférence de presse, hier, Louisa Hanoune a réitéré “sa revendication” et a estimé que cela fait partie des urgences pour en finir avec le système politique dont les institutions sont “des résidus” des politiques dictées par le FMI et la Banque mondiale. Des institutions issues, selon elle, de l'ajustement structurel. Elle a reconnu, par ailleurs, qu'il existe en Algérie des résistances contre les pressions étrangères ; des résistances exprimées à travers les nouvelles orientations économiques de l'Etat. Ces mesures économiques et sociales doivent être suivies d'autres, politiques, à travers une constituante, la dissolution de l'APN qui ne représente rien. Mme Hanoune évoque le changement par “la nécessité d'une rupture totale avec les politiques de l'ajustement structurel”. Elle a rappelé sa position sur “les révolutions” du monde arabe et dénoncé l'intervention américaine et de l'Otan mais a estimé que la situation est différente en Algérie. Les différents mouvements de protestation, grèves, sit-in, émeutes… sont une dynamique révolutionnaire, selon elle. Aussi, son parti participe-t-il à l'organisation de la protestation avec un apport pédagogique pour les comités qui se créent un peu partout à travers le pays. Le parti préconise de tenir des assises des comités populaires de l'unité. Et le parti fera le lien entre les revendications et le contenu à donner à la Constitution. La conférencière a profité de cette occasion pour répondre aux partis de l'alliance qui ont rejeté l'idée d'une constituante en déclarant qu'une telle perspective va renvoyer le pays à la période de l'Indépendance. La responsable du PT a estimé que cela est faux parce que l'assemblée de 1963 était fausse. Elle a également répliqué au ministre de l'Intérieur qui a soutenu la même idée. “Le ministre de l'Intérieur n'a pas la prérogative de répondre à cette question. Seul le Président peut répondre”, a-t-elle précisé, reconnaissant que le contact du PT avec la Présidence n'est jamais rompu, mais, a-t-elle relevé, “son parti n'est pas concerné par les consultations du Président”. Concernant la polémique avec le RCD et son député Aït Hamouda, Mme Hanoune parle de “cabale”, de “provocateur en chef qui doit avoir un conseiller à Paris”, mais elle refuse, dit-elle, cette polémique stérile. Elle a comparé le parti de Saïd Sadi, sans le citer, à “une nébuleuse, un groupe de pression”. Comme “ils” ne sont pas dans le combat politique, sur le terrain, “ils s'ennuient”, a-t-elle ajouté, alors que “nous avons du pain sur la planche”, a-t-elle souligné pour faire le parallèle entre son parti qui active et le RCD qui a du temps. “Nous n'avons pas de temps à perdre dans une polémique stérile”, dit-elle. Elle a, enfin, annoncé qu'une plainte pour diffamation contre Nordine Aït Hamouda sera déposée mardi (aujourd'hui, ndlr). Et de le défier d'éviter de jouer la carte de l'immunité parlementaire. “S'il a une once de courage de son père qu'il ne se cache pas derrière l'immunité”, a-t-elle lancé.